Arnal Ballester

L'ouvrage permet de suivre les aventures d'un facteur, le principe est de proposer un morceau de phrase avec le nombre 1, puis 2, puis 3 jusqu'à 33. Arrivé à ce dernier nombre on reprend le même principe mais en descendant 33,32, 31, 30, 29, 28 … Cela est très amusant mais le vocabulaire est difficile et il fait appel à des faits de société complexes, voire dramatiques :

« Il ignore aussi qu'il devra livrer vingt-deux ordres d'expulsion à vingt-et-une familles après vingt appels inutiles à la Justice (…) demain il devra distribuer vingt-sept cartes de condoléances pour le vingt-sixième anniversaire de la vingt-cinquième révolution populaire qui fut réprimée en vingt-quatre heures sans avoir gagné une seule des vingt-trois libertés demandés ». Le principe est intéressant mais le problème du lectorat se pose. L'ouvrage est conseillé par l'éditeur à partir de six ans mais nous pensons que seuls des élèves de bon milieu socioculturel de neuf-dix ans peuvent rentrer dans le contenu précis de ce texte, du fait des choix en vocabulaire. On peut difficilement retravailler le vocabulaire difficile car on est quelque peu esclave des illustrations et pour des mots qui renvoient à des réalités complexes les synonymes à proposer sont de niveau de vocabulaire aussi soutenu. Deux types d'exploitation en classe sont possibles pour cet album, la première en maternelle est de solliciter l'expression libre à partir des magnifiques illustrations, toutefois on aura bien du mal à construire un récit cohérent. On devrait donc se limiter dès le départ à un certain nombre de pages, uniquement celles où le facteur est présent. La seconde possibilité est de faire lire le texte à un bon déchiffreur de cycle III à sa classe, et d'interroger les enfants sur ce qu'ils ont compris. Ils auront repéré le principe et vous diront que par contre ils ont trouvé qu'il y a trop de mots difficiles. On les invitera à partir du même système et d'inventer leur propre récit. Ce ou ces textes, ils iront les présenter à des élèves de fin de maternelle ou de début d'école élémentaire pour les aider à apprendre à compter. Ce travail de rédaction sera illustré par des dessins s’inspirant du style des illustrations du livre. Nous n'insisterons jamais assez que les qualités des images est extraordinaire, elles nous plongent dans un monde onirique au charme justement des Années folles. De plus certaines représentations prêtent à des jeux comme les trois labyrinthes de la fin du premier quart de l'ouvrage ou à des pliages comme la représentation d'un bateau en papier.

C'est l'histoire d'un facteur, Quifaiquoi, de ses livraisons et de ses rencontres, réelles ou rêvées. Et le tout en apprenant à compter "Il a une chaussure, deux paires de lunettes, trois montres de gousset et quatre sacs en cuir..." jusqu'à 33.

Le texte est étrange, il est question d'hymne national, de révérences, de révolution populaire et d'ordres d'expulsion. Et de monde heureux... Pas sûr que tout soit très accessible. Et en plus, ça raconte des trucs faux : "Il travaille douze jours par semaine, treize mois par an".

Alors, certes, c'est rigolo de compter les 19 jeunes filles et leurs 17 noeuds roses. Mais ça s'arrête là.



Quand au dessin, il a de jolies couleurs vives. Mais je n'aime pas trop cette stylisation des corps ni même ce jeu sur le plein et le vide. Bref, je ne conseille pas.
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La couverture rouge avec son facteur sur son improbable vélocipède est fort jolie et attirante.

Les textes courts se lisent comme une comptine. Grâce à cela, le petit enfant pourra compter sur ses doigts…. Comme Quifaitquoi jusqu’au chiffre 33…. 33 vous avez dit 33 ? Puis après, après avoir donné 33 coups de sifflet, le décompte repart dans l’autre sens pour se terminer par : lui se contente de demande UN MONDE HEUREUX. Des jeux de mots, des allusions (qu’il faudra expliquer au petit) rythment ce livre. Certains des personnages me font penser aux nanas de Nicky de Saint Phalle.

Je vais l’offrir à mon petit-fils bien que je sache pertinemment qu’il ne pourra comprendre, entre autre, cette phrase : « vingt-sept cartes de condoléances pour le vingt-sixième anniversaire de la vingt-cinquième révolution populaire qui fut réprimée en vingt-quatre heures sans avoir gagné une seule des vingt-trois libertés demandées. » Les dessins épurés, les couleurs vives et joyeuses, les phrases rythmées sauront lui plaire, le Facteur Quifaiquoi est tout de même un drôle de bonhomme très travailleur !!! et très plaisant.

C’est album est d’une très belle qualité ». La couverture épaisse, le format à l’italienne, la qualité du papier, de l’impression….. Tout est bon chez elle dans ce livre, Il n’y a rien à jeter, Sur l'île déserte il faut tout emporter ….


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Avec Monsieur Quifaitquoi, facteur de son État, les journées sont rythmées et cadencées au son d’une ritournelle numérique et ludique qui, de un à trente-trois, va le faire passer par tous les états. Dans ces conditions, la distribution du courrier n’est pas chose aisée et il lui faudra une bonne dose de courage et d’abnégation pour livrer colis et paquets. Entre jeux de mots et divertissements graphiques, les auteurs espagnols Ruth Vilar et Arnal Ballester s’amusent à raconter les péripéties d’un facteur qui manie les chiffres avec virtuosité. Cette tournée un peu folle est accompagnée d’images colorées pleines de références et de clins d’oeil. Un vrai régal !
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Cet album est d’une apparente légèreté, à la fois ludique et porteur de messages plus complexes.
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