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Citation de Ledraveur


Par conséquent, pour aborder un enseignement ancien comme les Évangiles qui datent d'il y a deux mille ans, il faut comprendre que le Christ s'adresse à des hommes qui, à bien des égards, sont très semblables à nous, mais à d'autres sont différents de nous. Je veux dire par là que Jésus parle à des êtres humains moins perturbés et moins névrosés que la moyenne actuelle. Il ne faut pas ramener les enseignements traditionnels à des psychothérapies pour personnes au psychisme distordu et dont le cœur est infirme ou estropié.
Pour contrebalancer le monde sans cohésion dans lequel nous avons grandi et qui nous a rendus si divisés nous-mêmes, une aide efficace, qui m'a beaucoup soutenu personnellement, est de découvrir que les enseignements spirituels, même s'ils paraissent se contredire implacablement au niveau des dogmes, enseignent en fait le même chemin et les mêmes vérités. Nous rendre compte que ces enseignements attribuent la même finalité à notre existence sur terre, à savoir la croissance intime de l'être, peut faire grandir notre certitude si défaillante. Et l'essence du christianisme se rattache à ce tronc central dont sont issues toutes les grandes religions. Un seul et même message d'espérance s'exprime à travers des traditions différentes, chaque tradition étant parfaite en elle-même, à condition de ne pas être dégénérée : un hindou peut aller jusqu'au bout de sa propre transformation en s'appuyant uniquement sur l'hindouisme, de même qu'un chrétien pourrait aller jusqu'au bout de son cheminement intérieur en s'appuyant sur le christianisme, à condition que celui-ci ne soit pas contaminé comme il l'est aujourd'hui par la dégradation spirituelle généralisée.
p. 105
Dans ce domaine, l'existence est le Grand Maître à condition que nous sachions l'utiliser. Souvent auprès de sages où la vie était très dure me revenait cette parole du Christ : « Je ne suis pas venu apporter la paix mais le glaive ! » Bien que nous soit promise aussi — et ce n'est pas une promesse vaine — « la paix qui dépasse tout entendement », l'ascèse ne peut pas être un chemin semé de pétales de roses sur lequel vous allez paisiblement de moins de sérénité vers plus de sérénité, de moins de confiance vers plus de confiance. C'est un parcours au long duquel vous avez à passer par des doutes, des remous et parfois même des tempêtes.
Vous portez en vous les potentialités latentes de toutes sortes de situations qui seront peu à peu actualisées. Si vous les vivez dans la peur, la négativité et l'indignation, vous ne pouvez pas progresser. Si, à l'instant où les souffrances se lèvent sous forme de révolte — ce peut être très pénible parce que tout votre monde de conceptions est mis sens dessus dessous —, vous vivez ces crises sans refus, avec vigilance, alors ces souffrances peuvent avoir un terme et un jour la page est tournée. Votre possibilité de doute et de désarroi est neutralisée et donc neutralisée aussi la possibilité même d'être entraînés par des comportements compulsifs, simples réactions mécaniques dues à des jeux implacables d'actions et de réactions, de chaînes de causes et d'effets en vous.
En payant ce prix, vous atteignez la connaissance de vous-mêmes, vous épuisez le stock d'émotions qui vous aveuglent. Surtout, par rapport à ce qui vous importe, vous accédez à une connaissance qui permet la réunification.
p. 215 et 216
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