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Citations de Arnaud Le Guern (14)



"Croyant filmer les beautés de sa femme dansant à Saint-Tropez, il inventait un style, une autre façon de faire du cinéma, et précédait ainsi cette chétive Nouvelle Vague qui allait lui emprunter beaucoup, lui emprunter surtout sa liberté inimitable, sans parvenir jamais à saisir le secret de son charme. Ce charme qui nous donnait des films tels des écrins faits souvent avec nonchalance et toujours avec beaucoup d'élégance, films dans lesquels ont surgi des femmes qui, à chaque fois, allaient faire rêver des générations entières. »
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Ceux qui – comme votre humble serviteur- ont eu la quinzaine pendant le début des années 90 seront forcément sensible à cette ‘Opération Tempête du désert dont il est fortement question dans le roman, ou des autres références politiques et culturelles (Roland Dumas, Jean Pierre Chevènement, Danse avec les loups, Vanessa Paradis, Bouillon de culture..).

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Un roman doucement nostalgique, qui fait déferler devant ses yeux un flot de souvenirs émouvants, et où la vie pour la jeunesse de l’époque semblait plus légère et inconséquence qu’à celle d’aujourd’hui.

Une sorte de mélancolie tendre et rieuse imprègne l’ambiance de cette jeunesse en fuite, une couleur qu’on pourrait rapprocher du recueil de nouvelles d’Éric Neuhoff- qui a d’ailleurs le même éditeur (Cqfd).
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Le narrateur, de retour en Bretagne avec sa fille, Louise, le temps d’un été près de ses parents, se souvient de la fin de son adolescence. Il a alors quinze, seize ans. Son père, médecin militaire, est parti en Arabie saoudite. L’Irak, dirigé par Saddam Hussein, a envahi le Koweït. La France, à la suite des États-Unis, s'apprête à entrer en guerre. François Mitterrand, président de la République, et Roland Dumas, ministre des Affaires étrangères, sont à la manœuvre. Début janvier 1991, la guerre est déclarée. Opération Tempête du désert. Le narrateur apprend la nouvelle à la radio. Dans son oreille: les voix des reporters et le bruit des missiles qui zèbrent la nuit orientale. Scud irakien contre Patriot américain. L'angoisse ancrée en lui, le narrateur poursuit sa vie de lycéen, rythmée par les lettres d’Arabie que son père envoie, dans une époque où la légèreté, déjà, n'est plus une affaire sérieuse. Il s'agit, des années plus tard, de raconter un père, retenir les derniers souvenirs d'une jeunesse, les confronter au bel aujourd'hui troublé. 
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Tu te lèves, réajustes sur tes fesses l'étoffe de ton maillot. Je me laisse guider par le balancement de tes hanches, avant de te précéder dans l'eau.
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À côté de moi, le chat Pablo et les feuillets de mes flâneries d'été. Dans quelques mois, dans quelques années, tu les liras. Ils sont pour toi. Un baiser, un câlin, un mot dit à ton oreille. Des bribes de toi, des lambeaux de moi.
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« Ça commence par un adieu. À la légèreté, au dilettantisme, à l’élégance par-dessus la jambe. Un enterrement et, en larmes derrière leurs lunettes fumées, des femmes. Les siennes. L’homme qui aimait les femmes, c’est lui : Roger Vadim ».
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La guerre du Golfe. Pendant des années je n’y avais plus pensé. Le départ de mon père, l’angoisse, le théâtre des opérations : aux oubliettes. Cette période était sortie de mon esprit. Remplacée par les filles à effleurer, les premiers verres, les écrivains que je découvrais chez les bouquinistes. Ensuite, Louise, Mado, ma vie de patachon.
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INCIPIT
« Mon père a perdu sa chienne: Tess. Comme Nastassja Kinski dans le film de Polanski. Un airedale terrier noir et fauve. Elle avait douze ans. Mon père est touché, coulé. Jusqu’à ce week-end de printemps, je ne l’avais jamais entendu pleurer. C’était bizarre. J’ai beau fouiller mes souvenirs : rien. Il m’a fallu attendre quarante ans pour deviner le grondement de ses sanglots, comme un orage qui couve, avant l’explosion à l’autre bout du sans-fil, fin de la terre, la voix noyée.
Mon père est médecin. Anesthésiste-réanimateur. Longtemps au sein du Service de santé des armées, aujourd’hui au CHU de Brest. Toujours en poste, alors qu’il a l’âge de la retraite. La retraite pour un général : pas au programme. Pire qu’une désertion. Il n’arrive pas à décrocher. Il a essayé ; y retourne en bon soldat. Fidèle à son poste vacant. Il n’y a pas assez de praticiens hospitaliers dans sa spécialité ; on lui demande de dépanner. Juste pour quelques mois. Puis encore quelques mois. Mon père ne refuse jamais. Je le soupçonne de proposer ses services. Son excuse : il coûte moins cher que la jeune génération. Ma réplique : « Tu casses les prix du marché. » Mon père fait mine de s’offusquer. Il n’est pas dupe de ses tours de passe-passe.
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Faire revivre Roger Vadim ne saurait s’envisager qu’en ressuscitant une époque, un style, des personnages oubliés : tout un monde que l’on disait « vadimien ». C’est le pari de cette biographie joueuse, buissonnière, pleine de partis pris et digressions. Quant à la quatrième de couverture « idéale », elle fut écrite par Pascal Thomas, au lendemain de la disparition de Roger :

« Vadim avait toutes les qualités qui font défaut aux cinéastes d’aujourd’hui. Il était beau, léger, désinvolte, paresseux, joueur, dilettante. Il n’avait rien de ces petits profs buveurs d’eau, avares d’eux-mêmes et de leur temps. Vadim [...] savait donner, savait flamber, savait boire sans retenue, à la russe. [...] Croyant filmer les beautés de sa femme dansant à Saint-Tropez, il inventait un style, une autre façon de faire du cinéma, et précédait ainsi cette chétive Nouvelle Vague qui allait lui emprunter beaucoup, lui emprunter surtout sa liberté inimitable, sans parvenir jamais à saisir le secret de son charme. Ce charme qui nous donnait des films tels des écrins faits souvent avec nonchalance et toujours avec beaucoup d’élégance, films dans lesquels ont surgi des femmes qui, à chaque fois, allaient faire rêver des générations entières. »
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J’ai esquissé tes boucles qui, au soleil, prennent des reflets blonds. Suivi la ligne de ton front, l’invisible cicatrice au-dessus de ta paupière gauche, le bout de ton nez, ta bouche. J’ai caressé ta nuque, ton cou, tes épaules sculptées par la danse et la gymnastique. Embrassé tes seins aux pointes sombres, tes hanches, ton ventre, tes reins, ton cul, tes cuisses, jusqu’aux fines attaches de tes chevilles, à
la cambrure de tes pieds.
Tes soupirs faisaient écho à ceux d’Adrianna et Sandy. Les filles jouissaient l’une sur l’autre. Tu t’es enroulée autour de moi alors que Mélanie Coste faisait son apparition.
Il n’y a pas plus belle actrice porno. Ta main a tenté de me détourner d’elle. Mélanie ôtait sa robe noire. Vous possédez la même nuque, le même dos, des fesses identiques.
Mélanie semblait inquiète. D’un souffle cavalier, tu as protesté : « Tes caresses me rendent folle… » J’ai oublié Mélanie, j’ai glissé sur toi. Nous n’avons pas vu la fin du film. C’est une habitude. Ta jouissance avait un parfum de soleil, de nuit et de Monoï.
Ne pas se méprendre, l’été ne se réduit pas à Une nuit au bordel, à l’amour au mois d’août. Nous ne sommes ni juillettistes ni aoûtiens. L’été n’est pas les congés payés ou les RTT. Beurk. L’été, Évian devient le palace de nos envies.
La ville balnéaire prend la forme de nos intimes virées. Dix minutes de déambulation paresseuse autour des Clématites. D’un côté, la plage des Mouettes, les Cygnes ; de l’autre, la rue Nationale. Ne jamais quitter, surtout, les bords du lac. L’été, c’est une certaine idée de la dolce vita : petits luxes, alcools et volupté. (p. 16-17)
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"Fiancée" est un jolie mot qui incite aux plus belles sorties de route.
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La vie de mon père est un roman breton avec escales à Lyon, Joigny, Metz, au Tchad, au large de Chypre, sur les rives du lac Léman, à Riyad, dans le Var, à Koweït City. Un roman d’aventures. A moi de le raconter? Dans la famille, j’ai la place de l’écrivain. Identique à celle du mort, en voiture. Gare aux sorties de routes
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Mon père a retrouvé ses mots ; son débit s’est accéléré :
« Depuis mon retour de la guerre du Golfe, je me sens déphasé, incompris parfois. Je me sens seul avec ce que je vis, ce que je ressens.
— La guerre du Golfe ?
— À mon retour, plus rien n’a été pareil. J’ai mal vécu le temps que j’ai passé là-bas. Vous ne l’avez pas perçu. Tout ceci, pour vous, était peu de choses. Moi, je n’étais plus le même. Votre vie s’était poursuivie et j’étais mis de côté. Une distance nous séparait. Mon diabète n’a rien arrangé. La guerre et la maladie m’ont isolé. J’ai eu peur dans le Golfe et j’ai eu peur ensuite, avec la maladie. L’arrivée de Tess m’avait permis de me sentir moins seul. Maintenant, elle n’est plus là… »
La guerre du Golfe. Pendant des années, je n’y avais plus pensé. Le départ de mon père, l’angoisse, le théâtre des opérations : aux oubliettes. Cette période était sortie de mon esprit. Remplacée par les filles à effleurer, les premiers verres, les écrivains que je découvrais chez les bouquinistes. Ensuite : Louise, Mado, ma vie de patachon. Puis la guerre du Golfe avait fait sa réapparition, les derniers mois, alors qu’étaient abattus des journalistes satiriques, les spectateurs d’un concert de rock, des passants ou les fêtards de novembre, qui inventaient des étés indiens en trinquant en terrasse. L’État islamique, à la suite d’Al-Qaïda, était né sur les ruines de l’Irak de Saddam Hussein. Il suffisait de tirer le fil de l’histoire pour comprendre. Humiliation orientale, revenue comme un boomerang vengeur. La guerre du Golfe avait allumé la mèche de Daech et des attentats récents. J’en avais le cœur net. La guerre du Golfe : les derniers souvenirs de ma jeunesse, que je tentais de retenir. »
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Pas de nuages menaçants, tout est bien. Tu sors ta serviette, la déplies sur les petits galets. Tu dénoues les lanières de tes sandales, avant de faire glisser les bretelles de ta robe. Le soleil se pose sur toi, câlin inaugural. Tu t’allonges en équilibre sur les coudes. Ton regard se perd sur la surface de l’eau. Tu ôtes le haut de ton bikini. Tes seins braquent les rayons chauds. La plage est quasi vide. Bobonnes et ventripotents ne l’envahiront qu’à l’heure du goûter.
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