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Citation de ptitepao


"Citoyen président, déclarait l'accusé Roubachof, je parle ici pour la dernière fois de ma vie. L'opposition est battue et exterminée. Si je me demande aujourd'hui : "Pourquoi meurs-tu ?" je me trouve en face du néant absolu. Il n'y aurait rien qui vaille de mourir, si l'on mourait sans se repentir et sans se réconcilier avec le Parti et le Mouvement. C'est pourquoi, au seuil de ma dernière heure, je fléchis les genoux devant le pays, les masses et tout le peuple. La mascarade politique, la momerie des discussions et des conspirations est finie. nous étions politiquement décédés bien avant que le citoyen procureur de mande nos têtes. Malheur aux vaincus, que l'histoire foule dans la poussière ! Je n'ai devant vous, citoyens juges, qu'une justification : de n'avoir pas choisie pour moi la voie la plus douce. La vanité et les derniers vestiges d'orgueil me chuchotaient : Meurs en silence, ne dis rien ; ou bien meurs avec un beau geste, avec un émouvant chant du cygne ; laisse déborder ton coeur et jette un défi à tes accusateurs. Cela aurait été plus facile pour un vieux rebelle, mais j'ai surmonté cette tentation. Avec cela ma tâche s'achève. J'ai payé ; mon compte avec l'Histoire est réglé. Vous demander pitié serait ridicule. Je n'ai plus rien à dire."
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