Audrey Rossignol Meneau

Les voisines conviées par ma grand mère pour postillonner sur mon berceau tiraient des mines déconfites en découvrant le petit être inachevé et couvert de poils étendu dans l'antique berceau d'osier qui en avait pourtant vu d'autres, vu qu'il servait ordinairement au linge sale. J'étais si moche et si frêle que pas une ne me donnait une chance de survie. Mais toutes firent bonne figure.


J'aimais bien l'école, mais les vacances d'été, cette longue période de rémission et de liberté, étaient attendues avec impatience. Je les idéalisais même, elles me laissaient en mémoire le goût des longues journées, chaudes et éblouissantes des chants de l'été, dont on se nourrit pour se donner le courage d'attendre les suivantes.