4. [Marseille, 2016] « En France nous sommes coincés. Nous sommes une génération coincée entre les cyniques et les naïfs. Des cyniques tristes mais qui ont la prétentions de rester "cool". Leur dernier espoir, ils l'ont placé là. Souvent ils ont de l'humour. C'est cool de faire le malin en répétant des mots morts pour mettre à terre l'époque et ouvrir la voie à des phrases comme : "Je vous l'avais bien dit." Ça permet d'écraser le moindre enthousiasme en conservant le panache de celui qui a anticipé le désastre. […] Se tenir encore droit avec des sentiments qui semblent archaïques et dépassés, comme une certaine forme de joie et d'espoir, te mettrait d'emblée hors jeu de la pensée. Il vaut mieux montrer que jamais tu n'as été pris de court. Le cool nous a tués. » (pp. 261-262)