Je m'éveille en sursaut, soupire en vain,
Troublé, je sens mes esprits s'envoler.
Les flots sont blancs, immenses, sans borne,
Et la grande montagne est imposante.
Les vagues s'en vont et puis s'en reviennent,
Givres et vents rythment floraison puis déclin.
Cette terre n'est pas la mienne,
A qui puis-je parler de mon chagrin ?
Dans la mort commune, ni pauvre, ni riche ;
Dans leur diversité, désirs comblés ou déçus.
La vague galope, pousse une nuit éternelle,
La rosée tombe et hâte la brève aurore.
Conduisant mon char dans les montagnes désertes,
Je quitte la salle emplie de mes parents.
Pendentifs et épées reléguées auprès de ma carcasse vide,
Avec ma coiffe et mon habit pour couvrir cette apparence de réel,
Quand viderai-je à nouveau des carafes de vin ?
Et qui m'écrira désormais ?
Peu à peu s'éloignent les années,
Chaque jour sombre mon espoir.
La vie des hommes est bien trop dure,
Pour quoi donc la Voie Céleste ?
Embrassant un ressentiment sans fin,
Je retourne à la poussière des terriers de renards et de lapins.