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4.11/5 (sur 19 notes)

Nationalité : Roumanie
Né(e) à : Bucarest , le 11/04/1858
Mort(e) à : Iasi , le 29/04/1918
Biographie :

Barbu Delavrancea était un écrivain et homme politique roumain, élu membre de l'Académie roumaine en 1912.

Barbu Delavrancea naquit fils de Ştefan Tudorică Albu le 11 avril 1858 dans le quartier de Vergului à Bucarest, le benjamin de quatre enfants. Sa famille paternelle est originaire de la province de Vrancea, dont l'étymologie serait liée aux Francs. Cette province inspira le pseudonyme qu'il utilisa à compter de 1884, Delavrancea. Son père, charretier, transportait des chargements de graines de la province vers la capitale. À l'école, on le connut un temps sous le nom de Barbu Ştefanescu (fils de Ştefan).

En 1877, pour ses débuts littéraires, il publia dans "România liberă" une poésie intitulée "Stanțe" ("Stances"), dédiée à l'héroïsme des soldats roumains. La même année, il s'inscrivit à la faculté de droit de l'université de Bucarest pour achever ses études en 1882 et décida de parfaire son droit à Paris, d'où il relata dans "România liberă" ses commentaires sur les manifestations culturelles françaises. Il voyagea également en Italie et en Angleterre. En 1884, il revint de Paris sans avoir soutenu sa thèse, mais influencé par Zola et les naturalistes. Il s'inscrivit au barreau et donna des conférences, aidé en cela par son tempérament actif.

En 1885, il publia son premier recueil de nouvelles, "Sultănica", puis en 1887, deux volumes de contes et nouvelles, "Linişte" ("La Paix") et "Trubadurul" ("Le troubadour"). Il créa également sa revue, "Lupta literară", dans les pages de laquelle parut en 1903 "Hagi-Tudose" ("Hadji Tudose"). Toujours la même année, il se maria avec Marya Lupaşcu et la première de ses quatre filles naquit, la célèbre pianiste Cella Delavrancea. En 1892, il publia "Paraziții" ("Parasites"), nouveau recueil de nouvelles, puis "Între vis și viață" en 1893.
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Bibliographie de Barbu Delavrancea   (3)Voir plus

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Citations et extraits (33) Voir plus Ajouter une citation
– Ne fais pas cas de ma petite taille. Le cheval n’est-il pas plus grand que l’enfant ? Et pourtant il se fait monter par l’enfant. Le buffle n’est-il pas plus grand que l’homme ? Et pourtant l’homme lui met le joug. Les montagnes ne sont-elles pas plus grandes que les moutons ? Et pourtant les troupeaux y paissent. La terre n’est-elle plus grande que le fer de la charrue ? Et pourtant elle se fait éventrer par celui-ci. La forêt n’est-elle pas supérieure à la hache ? Et pourtant elle se fait abattre par celle-ci. N’es-tu pas plus grand que moi ? Et pourtant les canassons t’ont fourbu au champ. Laisse-moi te montrer comment je les fais avancer, moi, sans fouet, à mains nues. Émerveillé, papounet lui confia sa parcelle. Aussitôt, Neghiniţă monta sur un cheval et se mit à crier : « Hue, hue ! » Il pinça le premier, puis pinça le second, les chevaux se mirent au galop, et quel galop, on eût dit que vingt paires de fouets s’en prenaient à leurs flancs. Tandis que le vieillard se signait d’éblouissement, voici que passait un commerçant qui avait affaire au palais royal.
(p. 19)
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En pénétrant dans la chambre de Hadji, Leana le trouva en chemise, une chemise en lambeaux. Terrassé, le visage sur l’or, il était enterré parmi les jaunets, son front sur un tas de pièces, les yeux fermés. En le voyant, la nièce se mit à pleurer. Mais, comme par miracle, le corps de Hadji trembla. Les pièces d’or tintèrent tout le long de son corps, des pieds jusqu’au front. Il souleva la tête, ouvrit ses yeux éteints et les tourna vers Leana : on aurait dit des bouteilles froides ; il bredouilla quelques paroles inintelligibles, mordit le vide de ses gencives blanches et parvint à articuler :

- Ne regarde pas… Ferme les yeux… Les yeux volent ! Ferme les yeux !

p. 51
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Enfin, Tudose travaillait et amassait ; il ne buvait pas ; il ne courtisait pas dans le quartier ; il vivait de pain et d’eau fraîche. En dix ans, il était devenu l’associé de son patron et, cinq ans plus tard, il détenait la moitié des parts.
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Hadji ne veut rien savoir, qu’il gèle à pierre fendre comme souvent le jour des rois, ou qu’en plein juillet, la chaleur fasse enrager les chiens. Il tremble en hiver et halète en été.
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– Pauvre Hadji !
– S’il voyait tout ce qu’on a dépensé pour son enterrement…
– Il en mourrait ! observa l’un des vieux.
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"Hadji se retourne dans son lit. Il est bien trop heureux. Il ne trouve pas le sommeil. Il rit et il soupire. Il rêve éveillé. Quel rêve ! Pourvu qu'il ne se finisse pas ! Si là, dans la chaleur étouffante et dans l'obscurité, il se tenait debout et si l'argent montait comme lors d'une inondation, depuis la plante des pieds jusque par-dessus la tête ? Oh, comme il serait heureux ! Avant de rendre l'âme, Dieu se représenterait à lui. Que la mort ait une faux en or et il n'en saisirait pas moins son tranchant à deux mains !"
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Neghiniță était beau comme une pierre précieuse et pas plus grand d’une nielle des blés, avec de tout petits yeux comme des étincelles bleues, et de minuscules mains et jambes semblables à des fils d’araignée.
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– Votre Majesté, répondit le pauvre vieillard, il vaudrait mieux que ce soit moi qui vous le dise plutôt que vous l’appreniez par vous-même. Voilà, je me trouve bien ignorant et je n’arrête pas de me dire que mon salaire est bien maigre.
Le roi rit copieusement et lui promit un bien meilleur salaire, avant de lever la séance du conseil des sages et de s’en aller avec Neghiniţă au sommet de sa tête, incertain de comment il avait pu deviner les pensées de tous.
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Le jour de Noël, je passais par le jardin de l’Icône. Silence et sentiers blancs, sinueux, derrière des arbres sombres… Devant moi, la longue façade blanche et pittoresque, de l’école du centre.
À la fenêtre du milieu, une petite fille, en robe sombre, la tête appuyée contre la vitre, regardait… Voilà une gamine privée d’enfance…
Je m’en allai, les yeux baissés, emportant avec moi cette scène simple et sympathique. Il est étonnant de voir combien d’énergie on perd à la recherche d’un sujet d’écriture. C’est surtout avec les peintres que je ne peux pas être d’accord. Le beau, le naïf, le sympathique : partout. Partout où l’on tourne les regards, de l’ombre, de la lumière, des formes vibrantes de charme… Grigorescu*, tout l’a ému. Voilà un poète. À partir de ses toiles, d’une éloquence surprenante, on peut reconstituer toute sa vie, notant exactement ce qu’il a ressenti sur tous les sentiers et dans toutes les petites villes où il s’est arrêté pour quelques jours, pour quelques heures. Il y a une affinité si grande entre cette scène et le maître qu’elle commence à me paraître non pas telle que je l’ai vue, mais telle qu’il l’aurait saisie dans le cadre, douce, poétique, dans une lumière claire et tremblante.

(traduction de Dolores Toma
* il s’agit de Nicolae Grigorescu, le peintre)
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Après trois jours de fièvre, Hadji quitta le lit. Il était amaigri et pâle, les yeux enfoncés dans les orbites, les cheveux longs et ébourrifés. Leana lui demanda doucement s’il avait besoin de quelque chose.
– Je voudrais, répondit-il tristement, je voudrais un bouillon de volaille… Avec un zeste de citron. Non, le citron est cher… Quelques gouttes d’acide citrique. Prends garde que la volaille ne soit pas trop grande. Petite, mais dodue.
Au soir, Leana étendit sur le lit une grande serviette. Elle y déposa une écuelle pleine de soupe bien chaude. De la vapeur montait de l’écuelle. Une aile de poulet d’un jaune doré sortait du bouillon clairsemé d’étoiles de graisse.
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