C’est un échange qu’on accomplit environ neuf mille fois par jour et presque autant la nuit. Par réflexe, sans attention, ni conscience, on respire. C’est au moment où j’ai arrêté que j’ai compris l’importance de l’oxygène et du cœur. La primordialité de ce filet d’air qui nous pénètre et rythme nos pulsations. Si j’avais continué mon apnée de toutes petites secondes en plus, une poignée de minutes supplémentaires, pfuitt, terminée, affaire entendue, mon compte aurait été réglé. Mais la mécanique est coriace.
Accumuler dans le seul but de posséder ne mène à rien
Marcel, ridé comme un cavalier mongol, les attendait. Il leur proposa de couvertures de peaux lainés. Les chevaux ne paraissaient pas à la peine même s'ils reniflaient. Une heure plus tard elles arrivaient au château. Juliette était définitivement envoutée par l'âcre beauté de ce pays d'arbres et de terre noire qui disparaissait sous les opalescences des glaces.
Les paysans reconnaissent d’instinct la folie et ils savent qu’il n’y a pas de héros vivant.
Ne rien laisser paraître, c’est une façon de vivre qui en vaut une autre.
Quand tu comprends plus les mots, c’est l’humanité qui te fout dehors.
On ne doit pas sous-estimer le pouvoir de l’orgueil.
Comment se fait le tri dans la tête entre ce qui s’inscrit à jamais, enfoui, mais toujours là, et le maelstrom de moments perdus ?
Le temps a un accord avec les grandes douleurs.
Il m’a fallu aller tout au bout, et un peu au-delà, de la trouille bleu à la diarrhée, du degueulis quotidien au pain amer de la trahison, de la brûlure à la mutilation. Pour découvrir ma grandeur. Le pas d’après, c’est Simone, pas ma belle-mère, mais la Beauvoir, qui l’a écrit : « J’accepte la grande aventure d’être moi. »