Ils m’ont tout pris, ces gendarmes à la face rougeaude et osseuse, aux yeux en boutons de bottine, et au menton encore plus bestial sous la jugulaire. Ils ont pillé notre logement, bouffé nos réserves, jeté sous leur camion les neuf valises qui contenaient tout ce que nous avions, mes vêtements et ceux de ma femme, et toutes les petites choses plus ou moins indispensables accumulées au cours de notre vie : les objets, les fétiches.