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Citation de Fadette100


Je cherchais à travers le brouillard huileux si des toits ne s’étaient pas effondrés sous les bombes. Mais aussi loin que l’on pouvait voir, tout semblait aussi intact qu’à Nagyvàrad après le bombardement auquel j’avais assisté depuis l’hôpital du ghetto. Il y avait beaucoup de fumée, mais les clochers, les dômes, les casernes et les toits rouge vif étaient en place. De l’endroit où le train stationnait, je pouvais voir la citadelle, avec le palais royal et son dôme vert surplombant la ville, ce palais d’où crimes, provocations, bassesses et incompétence se répandaient dans le pays depuis vingt-six ans. Le revêtement de la coupole brillait d’un air de défi comme pour manifester que, tandis que la malheureuse cité déchue suffoquait dans la fumée et la terreur au fond de la vallée, la citadelle dressée sur la colline restait intacte: les Anglais et les Américains, qui respectaient les marins, ne l’avaient pas touchée parce qu’elle abritait un amiral. Leurs bombes n’avaient atteint que les usines et, avec une plus grande précision, les maisons ouvrières des banlieues et les logements modestes des faubourgs.
Je contemplais avec une impuissance rageuse le quartier de la citadelle dans toute l’arrogance de ses centaines de fenêtres intactes où le soleil se reflétait en éclats éblouissants. Se pouvait-il qu’après la guerre elle se dresse encore au-dessus de nous, parce que les Anglais et les Américains avaient préféré voir un pays continental gouverné par un amiral plutôt que par les continentaux?
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