Devant un journaliste israélien à Paris, Me Mercier s'exprima plus crûment, lorsqu'il lui déclara, quelques jours après la mort d'Elie :
"Ils l'ont tué comme un chien. Ce fut un meurtre cruel, perpétré par des êtres qui n'ont aucune pitié."
Quoi de plus cruel en effet, que le refus des Syriens, de remettre à la veuve d'elie, la dépouille mortelle de son corps ?
.../... le chef des Services secrets d'Israël prononça les paroles suivantes :
[...]
"J'entends monter de nos rangs l'appel à la vengeance d'Elie, contre la cruauté et la barbarie des Syriens. Mais je crois que notre meilleure vengeance sera le fait que d'autres, beaucoup d'autres, suivront les traces d'Elie Cohen."
Le chef des Services secrets d'Israël avait dit juste. D'autres ont suivi les traces d'Elie Cohen. Le monde entier s'en aperçut lorsque les troupes d'Israël atteignirent en juin 1967 le haut plateau de Syrie, conquirent El-Hama et Kouneitra, que Cohen avait si bien connu. Les chars d'Israël ne se trouvaient plus qu'à 50 kilomètres de Damas.
Elie Cohen et ceux qui avaient suivi ses traces étaient pour beaucoup dans la parfaite connaissance de ce plateau par l'armée d'Israël.
C'est alors qu'il envoya sur les ondes le chiffre convenu avec Tel-Aviv : "Quatre-vingt-huit," mais ajouta, bien entendu en code, deux mots, que ni Tel-Aviv, ni lui, n'avaient prévus au moment où, peu de temps avant son départ, on lui avait donné son chiffre. Ces deux mots furent : "Face à l'état-major."
Le chiffre "88" signifiait pour Tel-Aviv : "Trouvé appartement. Commence à travailler." Elie Cohen avait jugé nécessaire de préciser à Tel-Aviv où se trouvait l'appartement, et de quelle nature était son vis-à-vis.
Autre passe-temps du jeune Elie Cohen [...]
Elie Cohen avait accroché des photos d'avions de combat au-dessus de son lit, sans savoir que vingt ans plus tard, ce serait lui qui allait fournir les premières photos des "Mig" soviétiques de l'aviation syrienne aux Services de renseignement de l'armée d'Israël.