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4.43/5 (sur 22 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Benjamin Keltz est un éditeur et un journaliste breton. Passé par les rédactions de Bretons, L'Express et Le Mensuel de Rennes, il a fondé en 2012 Les Éditions du coin de la Rue. L'ambition éditoriale de la maison d'édition s'inscrit dans une volonté de raconter la Bretagne et elle a notamment publié des ouvrages sur le Stade Rennais, le palet ou encore la galette-saucisse. Benjamin Keltz intervient également comme maître de conférences à Sciences-Po Rennes.

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Citations et extraits (10) Ajouter une citation
- la situation que nous subissons est difficile à vivre. On accepte les petits boulots, les petits salaires, les logements précaires parce qu'on tient habiter Belle-Île-en-Mer. L'été, on affronte la condescendance et l'arrogance de nombre de résidents secondaires. C'est dur à accepter. Belle-Île-en-Mer devient le terrain d'une nouvelle lutte des classes ! On ne saurait mieux dire. D'un côté : les propriétaires de résidences de vacances. De l'autre : ceux qui cherchent un logement. Il ne s'agit pas simplement d'une opposition entre riches et pauvres, patrons et salariés, gens de gauche et gens de droite. Dans la Bretagne secondaire, médecins, professeurs d'université, hauts fonctionnaires, cadres ou pharmaciens peinent à trouver un toit. A défaut certains renoncent à accepter un poste. La boulimie immobilière sape ainsi la possibilité même du vivre ensemble. L'accaparement des demeures entraîne la mise à l'écart de ceux qui font vivre le territoire au quotidien. Les plus modestes, bien sûr, subissent cette violence de plein fouet. Au plus fort de la pandémie de COVID-19, en 2020, infirmières, boulangers, caissières, aides-soignants, livreurs, éboueurs... Ont été brièvement célébrés. Elus et médias les ont présentés comme des indispensables. Une fois les nuages sanitaires passés, ils sont redevenus des invisibles. Tout cela a laissé des traces. Certains, en Bretagne, se définissent comme des "serfs" au service de "colons" débarquant aux beaux jours. Je n'invente pas cette métaphore. Je l'ai entendue à plusieurs reprises, il y a quelques mois, sur le port du Palais, tandis que la navette dégueulait des SUV de vacanciers. À l'époque, je n'avais pas su comment répondre. J'avais raillé la taille des véhicules importés, trop larges pour sortir indemnes des portes Vauban ou Bangor. Le garagiste du caillou aurait du boulot. On avait ri. Un peu. Jusqu'à ce qu'une "serf" plante ses yeux dans les miens et dise : - les îles sont des territoires finis. Elles affrontent les problématiques de plein fouet sans échappatoire. Le continent y sera confronté avec la même violence demain. Pour l'heure, les communes du bord de mer masquent leurs difficultés en repoussant à des dizaines de kilomètres les plus modestes. C'est impossible ici. Soit on accepte notre condition d'insulaire précaire, soit on part. cette tension ne tiendra qu'un temps. Ça va péter, un jour. Nos littoraux se meurent. Ils ressemblent de plus en plus au Club Med.
Page 77
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Habite-t-on jamais vraiment un lieu, au point de le réduite à sa merci, de s'en faire le maître, de le dissoudre en soi, (...) ou bien est-ce le lieu qui vous habite, s'empare de vous, vous envahit et désaltère ? Je suis né ici, sur ce rivage, de ce dialogue interminable entre terre et mer, ce sont ces rochers, ces lumières, ces odeurs de sel et de vent qui m'ont fait ce que je suis.
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De très nombreux bretons veulent rester chez eux plutôt que partir. Les expatriés, quant à eux, aimeraient revenir. Les amoureux de la péninsule s'y installent volontiers. Il y a embouteillage. Les investisseurs convoitent le moindre bien. Il y aura toujours des touristes à qui les louer. Les résidents secondaires poursuivent leur razzia, quitte à acheter des bicoques à prix d'or. De plus en plus d'habitations principales se transforment en "maison morte". La loi du marché s'avère impitoyable pour les autochtones, qui peinent à rivaliser. En proliférant, résidences secondaires et locations saisonnières agissent comme des tumeurs. Elles anesthésient le rivage. Elles dérèglent les équilibres sociaux. Elles excluent.
Page 26
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Tiens, j'ai lu Les Echos. Selon l'économiste Antoine Foucher, le travail "ne paye plus" et l'héritage est devenu la principale composante de la richesse en France. Dans son papier, il explique comment nous avons basculé d'une société du mérite à une société de rentiers. Selon le rapport du Conseil d'analyse économique intitulé Repenser l'héritage, paru en décembre 2021, la fortune héritée représente aujourd'hui 60 % du patrimoine total contre 35 % dans les années 1970. Antoine Foucher conclut : "Autrement dit, la majorité de ce que les Français possèdent est due au hasard de leur naissance, et non à leur mérite individuel. "
Page 209
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Les notables et élus locaux se mettent volontiers au service, eux aussi, de cette population influente. Parmi les hauts fonctionnaires, ministres, chefs d'entreprise et autres militaires en maillot de bain, certains disposent d'assez d'entregent pour déverrouiller quelque blocage administratif depuis Paris. Lorsque tout ce beau monde repart à la fin de l'été, la vie reprend son cours. Les estivants sont reposés et les autochtones sont plus riches- ou un peu moins pauvres. C'est gagnant-gagnant.
Page 96
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Le vote arzonnais se distingue de l'expression nationale et régionale mais ressemble à celui des stations balnéaires bretonnes. À l'image des autres communes touristiques où le nombre de maisons de vacances dépasse celui des habitations principales, on observe une sur-représentation du suffrage Macron et une sous-représentation des votes extrêmes. Selon les économistes Julia Cagé et Thomas Picketty, le vote Macron serait « le plus bourgeois de l'histoire ».
Page 173
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L'absence de réseau téléphonique fiable, de connexion Internet et de canapé confortable en font un lieu légèrement hors du temps.
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À Saint-Lunaire, six logements sur dix sont inoccupés la majeure partie du temps. Ces chiffres n'ont rien d'exceptionnel. Dans certaines communes bretonnes comme Arzon, Damgan, Bréhat ou Carnac, les résidences secondaires représentent plus de 70 % des biens. L'hiver, ces havres balnéaires n'ont rien à envier à des cités-fantômes.
Page 18
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Tiens, l'Insee vient d'annoncer qu'entre 1968 et 2018, le nombre de résidences secondaires a plus que triplé en Bretagne.
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En politique, les plus redoutables opposants d'un élu proviennent bien souvent de sa propre famille. Les possibles dauphins sont parfois les pires requins.
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