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Citation de Thibault1709


Toutes les places de l'église Saint-Julien-le-Pauvre étaient occupées. Teresa Czekaj arriva d'un pas pressé, même brutal. Elle salua, s'assit au piano et se mit à jouer une mazurka, puis deux, trois et quatre. La première fut rapide et gaie, les morceaux suivants s'enchaînèrent dans une tristesse croissante. La Pologne avait été heureuse avant le mois de novembre 1830, les gens avaient vécu, s'étaient amourachés, avaient souffert, s'étaient sentis atrocement seuls ; ils étaient demeurés prisonniers de l'Empire russe mais avaient été relativement libres, soumis mais relativement libres. La liberté, c'est souvent le brouhaha du monde, le faste et l'apparat, l'accomplissement par le paraître, la première mazurka.
Ensuite avaient surgi l'insurrection et la guerre, la douleur de la violence et de la mort, les deuxième et troisième mazurkas. Elles s'articulaient de manière énergique, de courts mouvements, des petites touches rapides et sautillantes entre les balles, la résistance s'organisait, des Polonais se battaient entre les projectiles de plomb.
Enfin étaient survenues la victoire finale russe en 1831, la mélancolie de la défaite souverainiste mais aussi la culpabilité pour Chopin de vivre hors de sa mère patrie, plus que jamais soumise à l'Empire russe, la quatrième mazurka.
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