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Citation de ValZer


Mon Seigneur le sait; je ne suis pas un saint mais un simple mortel, un homme enclin au vice, au péché. Au milieu de l'anarchie provoquée par cette guerre absurde, avec l'anéantissement de l'ordre social, chaque individu est désormais maître de sa destinée. Et tout est possible, du meilleur au pire. Depuis le début du conflit et l'arrivée des réfugiés dans mon église, j'oscille sans trêve, déchiré entre mauvaise conscience et autojustification. Mon combat est constant. Ai-je vraiment des reproches à me faire ? Au fond, je n'en suis pas convaincu, car la tentation pour moi n'a jamais été plus ardente. Comment résister? Il y a des moments où, paradoxalement, ces incertitudes me rassurent et me confortent dans ma foi puisque j'ai, plus que jamais, charge d'âmes. Le plus dur pour moi, en ces temps horribles, est l'impossibilité de me confier à qui que ce soit. Mes supérieurs et mon confesseur sont loin. À qui montrer mes faiblesses, mes doutes, mes désirs, mon amertume, mon découragement, mes frustrations, cette gamme infinie de sentiments qui me traversent, avec, au cœur de ce chaos, une violence et une promptitude particulières ? Et en ai-je seulement le droit? Non! Tout au plus, laisser transparaître une hésitation parfois sous la politesse, ce masque pratique des laideurs cachées. Car personne, au fond, ne supporte ce monde sans Dieu, sans raison, sans règles transcendantes et sans fin. Il n'y a guère que les nihilistes comme Damascène et ses hommes pour se contenter du vide...
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