Ayez l'air de souffrir... Les curés aiment bien ça ! Ils ont l'impression d'être utiles.
-- Si le corps n'est pas béni par un prêtre, Joseph n'ira pas au paradis.
-- Mais il y est déjà au paradis! Vu l'odeur qu'il dégage ici, c'est évident qu'il est déjà là-haut.
Cette histoire de Pauline racontée par Josephine m'en apprend aussi sur ma famille .
Les gens sérieux ont une petite odeur de charogne.
Toute cette histoire ne serait - elle qu'un songe ? Un songe auquel je voulais croire parce qu'il me rappelait des rêves d'enfants ? Un songe bercé du bonheur d'écouter ma grand - mère raconter des histoires extraordinaires ?
"(...) Mais qu'est-ce qu'elle a à voir avec les curés, la religion ? (...)"
BORRIS & Benoît VIDAL, Charogne, 2018, Glénat (p. 95).
Porter ce cercueil sera difficile ! Mais ne l'oubliez pas c'est un devoir sacré ! Il faudra taire les querelles car vous serez les représentants de tout le village...
J'en suis venu à me demander si Joséphine ne cherchait pas à me transmettre un message à travers cette histoire de Pauline ? Et j'ai progressivement réalisé que Joséphine ne raconte pas seulement l'histoire de Pauline .
Derrière le voile pudique de l'histoire d'une personne qui lui est étrangère , Josephine se raconte elle - même !
La réalité est comme une pelote de laine à tricoter . Quand on cherche ...à la connaître ...on tire sur le fil ...et la pelote semble fondre .
Plus on tire ...plus la pelote fond ...et la fonte s'accélère ...jusqu'à sa disparition.
Il y a des histoires que j'aime plus que d'autres .
Ce sont les histoires des personnes qu'elle a rencontrées durant sa vie .Des histoires vraies de personnes qui ont eu des vies singulières .
Comme cette histoire de Pauline dont la vie ressemble à un roman de Victor Hugo .
Si la mémoire consiste à associer une émotion et un événement… ce n’est pas l’événement qui crée l’émotion. C’est l’émotion qui donne du sens à l’événement.
Quand Gaston dit : "On était libres", il ne savait pas encore ce que signifiait "être libre". La liberté, c'est ce qu'il a ressenti ce jour-là, ce 6 juin 1944.
Une émotion ressentie à travers ses parents. Ressentir des émotions à travers ses parents, c'est ce que j'avais moi-même expérimenté lorsque j'avais entendu mon père raconter le débarquement pour la première fois. Le temps d'un déjeuner, l'enfant de 1975 avait été sensible aux souvenirs de l'enfant de 1944.