Podcast RCF du 12/10/2021 - 12 minutes
Dans son ouvrage, Benoît de Tréglodé, qui a passé de nombreuses années au Vietnam et continue de s'y rendre plusieurs fois par an, donne la parole aux locaux. Il retranscrit les souvenirs présents et passés de 26 vietnamiens : jeune, vieux, citadins, ruraux, pauvres ou riches, proches du pouvoir ou opposants de longue date.
Par ces différentes facettes, l'auteur souhaite décrire au lecteur la pluralité de ce pays en plein développement économique qui atteindra bientôt 100 millions d'habitants.
Pour plus d'informations sur le livre, c'est ici : http://ateliershenrydougier.com/vietnamiens.html
Lien vers l'article et l'interview : https://rcf.fr/articles/culture-et-societe/vietnam-une-histoire-bouleversee
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Chacun doit être conscient de ses responsabilités au sein du groupe et de l'amour qu'il doit porter aux autres. Chaque membre de la famille vit pour l'autre ; il ne s'agit pas de penser à soi, mais d'abord au bien-être de la famille, et ainsi de mettre en retrait ses intérêts personnels. Tout le monde a un grand sens du sacrifice.
Dans l'esprit de beaucoup de Vietnamiens, le terme "Viêt Nam" exprime une volonté de dépassement, l'idée de s'affranchir, d'aller au-delà.
Pham Thi Vân Anh rappelle que les Vietnamiens emploient l'expression "On compte sur son père quand on est petit et on compte sur son enfant quand on est vieux". "Chez nous, les personnes âgées vivent majoritairement avec leurs enfants et leurs petits-enfants. Aux enfants la responsabilité de s'occuper de la santé des vieux parents. Ce principe est encore plus fort en zone rurale. Avec l'ouverture de l'économie, cette tradition est en train de changer. Les jeunes renâclent davantage à s'occuper de leurs aînés. Ils invoquent leurs contraintes professionnelles ou leur vie personnelle. Au Viêt Nam, on s'interroge sur ce que l'on fera à l'avenir des personnes âgées.
La nouvelle génération tournée vers le futur, comme celle de mon fils, est complètement indifférente à nos guerres du XXè siècle. Pour elle, ce ne sont que quelques lignes écrites dans les livres d'histoire.
En 2008, l'Assemblée nationale a voté l'expansion de Hanoi. La capitale vietnamienne est devenue la 17e plus grande capitale du globe, avec une superficie de plus de 3 300 kilomètres carrés (une taille 3,6 fois supérieure à celle de l'ancienne ville), et sa population a augmenté de 80%, passant de 3,4 à 6,2 millions d'habitants. Pham Tuong Van regarde cette nouvelle ville se transformer. Les nouveaux giga-projets de transport (routes surélevées, périphériques), les futures lignes de métro et l'élargissement de nombreuses rues saignent la ville pour relier le vieux centre de plus en plus réduit à la portion congrue, le vieil Hanoi, aux nouveaux espaces conquis sur les rizières des zones périphériques. Des rangées d'arbres plusieurs fois centenaires bordant les rues ne résistent pas à cette vague de spéculation foncière. Des dizaines de lacs et d'étangs sont recouverts ; le lac de l'Ouest, poumon vert de Hanoi, a perdu près de 80 hectares de superficie. Hanoi se transforme lentement en un bloc de béton nu et sans vie.
La personne qui sait vivre, qui sait faire le bonheur autour d'elle, aura une vie meilleure après la mort. Pour les Vietnamiens, la mort est un retour à la maison, une retrouvaille avec les grands-parents, les ancêtres et les êtres chers.
Les hommes sont faits de nombreuses facettes ; la chose est admise aujourd'hui : des scientifiques ont calculé qu'en moyenne une personne est traversée par des dizaines de milliers de pensées chaque jour. Le problème est d'arriver à coordonner toutes ces réflexions.