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3.66/5 (sur 19 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Saint-Hervé , 1935
Biographie :

Jean-Claude, dit Dom Bernard, Besret, est un théologien et religieux français.

Entré à dix-huit ans à l'abbaye cistercienne de Boquen, restaurée par Dom Alexis Presse dans le sens d'un retour au christianisme originel, Jean-Claude Besret y est ordonné moine sous le nom de Bernard en 1954. En 1955, envoyé par son supérieur à Rome pour y effectuer des études de théologie à la Faculté pontificale de Saint-Anselme, il y est profondément marqué par les cours de dogmatique de Dom Cipriano Vagaggini insistant sur la vocation proprement historique du christianisme.

Docteur en théologie, il est chargé en 1960 par l'Abbé général de l'Ordre cistercien, Dom Sighard Kleiner, d'étudier la possibilité d'une récupération de l'abbaye de Clairvaux par l'Ordre. Mais c'est de l'ouverture, en 1962, des travaux du concile Vatican II, que date l'entrée de Bernard Besret dans la vie publique ; conseiller théologique de plusieurs évêques belges et français, il y exerce une influence certaine sur les conclusions des débats au sujet de la vie religieuse. Nommé prieur de Boquen en 1964 , il en fait un véritable laboratoire pour la réforme de la vie monastique, et un centre spirituel de vaste rayonnement.

En 1974, Bernard Besret quitte l'abbaye de Boquen. Il exerce par la suite diverses missions au service de l’État, notamment au sein de la Cité des Sciences de la Villette. Il se convertit au taoïsme en 1997. Âgé de 77 ans, Bernard Besret a fondé un centre d'accueil taoïste dans la montagne, à 500km de Shanghai, qu'il anime aujourd'hui avec un ami chinois.
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Source : Wikipedia
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Bibliographie de Bernard Besret   (13)Voir plus

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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Que suis-je devenu dans la crise ? Je continue toujours à me considérer comme une espèce de moine, hanté par la recherche de l'essentiel, mais ni l’Église ni la société ne me reconnaissent comme tel et je ne le leur demande nullement. Je suis loin d'avoir totalement renié mes origines chrétiennes. Je me sens toujours héritier de cette tradition, du moins dans ce qu'elle a de profondément humain et de potentiellement universel. Mais tout en moi rejette la forme historico-dogmatique qu'elle a donnée à son enseignement et je suis définitivement sorti du système institutionnel, à tendance totalitaire, qu'elle a sécrété au cours des siècles. C'est sans aucun regret que je laisse à d'autres le privilège de se soumettre intellectuellement à une infaillibilité, quelle qu'elle soit !
Je ne suis pas en quête de certitudes auxquelles je pourrais m'accrocher. Je suis en quête d'un horizon vers lequel avancer.
Mes lectures et mes rencontres se sont progressivement élargies à de nombreuses traditions sans que j'éprouve pour autant l'impérieuse nécessité de me convertir à l'une d'entre elles. On me soupçonne de syncrétisme. Mais je ne vois pas en quoi il serait blâmable d'explorer les voies multiples que l'humanité a empruntées pour aller vers l'essentiel. Je crois que chacune d'entre elles nous délivre quelque chose de la philosophie éternelle.
Le droit canon de l’Église romaine me définit comme vagus et il est indubitable que je reste vagabond. Je n'ai pas encore trouvé le lieu où j'aimerais planter ma tente et fixer définitivement ma demeure. J'avance de commencements en commencements, par des commencements qui semblent n'avoir jamais de fin.
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À vrai dire, je n'ai d'autre objectif que de vivre le temps qui m'est donné à vivre. Je ne considère pas mon existence comme un chemin qui devrait me conduire vers un hypothétique quelque part. Je la considère comme un but en soi. Vivre en plénitude ce que je suis en train de vivre me semble une fin suffisante qui dispense de se fixer tout autre but, et me dispense de me lancer dans la quête fébrile de résultats. « La chose la plus importante dans la vie, c'est la vie elle-même. »
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Mais renoncer à toute appartenance religieuse n'implique nullement de renoncer à la spiritualité. Bien au contraire. J'aspire pour ma part à une spiritualité laïque, si paradoxale que puisse paraître l'expression. Une spiritualité philosophique, non dogmatique, qui ne se réfère à aucune histoire particulière et n'en appelle aucune révélation qui prétendrait s'imposer comme l'unique voie de passage vers la plénitude. Une spiritualité sapientielle, attentive à toutes les expressions qu'a pu prendre, au cours des millénaires, la sagesse des hommes. Une spiritualité radicale qui s'efforce d'atteindre la racine même de notre être. Une spiritualité qui rejoint ainsi ce qui est à la racine des diverses traditions, non dans ce qu'elles ont de plus spécifique mais au contraire dans ce que leur spécificité traduit de plus universel.
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Nous ne serons parvenus au terme de la sécularisation que lorsque nous aurons clairement et lucidement sécularisé jusqu'à la spiritualité.
Si celle-ci peut s'entendre au singulier, comme étant une dimension de toute vie humaine, l'histoire nous montre combien les religions (plurielles) ont tendance à devenir des éléments identitaires pour les peuples ou les nations. Si anachronique que cela puisse paraître, bien des peuples se définissent encore par leur religion, ou du moins par celle qui a marqué leur histoire. Aujourd'hui comme hier. Et, malheureusement, aussi bien en Orient qu'en Occident. Dans la mesure où elle identifie les uns, une religion les oppose nécessairement aux autres. D'où les guerres de religion, explicites ou plus ou moins larvées. Croire que Dieu est avec soi, si cela implique qu'il ne peut être tout autant avec les autres, n'est pas ferment de spiritualité et d'harmonie mais d'intolérance et de fanatisme. Toute religion porte en elle le germe de son orthodoxie (c'est-à-dire de sa conviction à être la seule à penser juste) et donc de son intégrisme. Toute religion fondée sur la foi en un message qu'elle est convaincue d'avoir reçu, sous une forme historique, de Dieu lui-même tend nécessairement vers l'impérialisme, même si le message initial qu'il s'agit de transmettre clame exactement le contraire. Nous en avons un exemple éclatant en Occident avec un christianisme devenu impérial (au sens strict du terme) en moins de trois siècles, alors qu'il était fondé sur une bonne nouvelle annoncée aux plus humbles et aux plus démunis.
Je ne nie pas qu'il soit possible dans certains cas de faire un bon usage de la religion. Je connais même des hommes et des femmes qui en pratiquent une sans pour autant s'être totalement aliénés ni être devenus impérialistes. C'est qu'ils sont trop intelligents pour pousser jusqu'à ses ultimes limites implications la logique sous-jacente à leur religion. Mais je reste convaincu que toute religion doit être déclarée « denrée hautement dangereuse » à manier avec infiniment de précaution. Après en avoir goûté pendant vingt années de ma vie, je préfère me tenir désormais, à l'écart d'une entreprise aussi ambiguë. Du moins, aussi longtemps qu'elle n'a pas poussé son autocritique jusqu'à son terme.
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Ferme les yeux et écoute la personne qui te parle. À travers le rythme de sa respiration, la puissance ou la faiblesse du souffle qui l'anime, le timbre de sa voix, tu percevras, mieux qu'à travers tous les autres signes qu'elle t'adresse, les tensions ou au contraire la paix intérieure qui l'habitent. Avant même de prêter attention à ses propos, tu seras sensible à la vibration qui se dégage de sa voix. Il y a des voix qui nous agressent quand bien même les mots qu'elles prononcent sont bienveillants. Des voix qu'il nous est difficile de supporter, en dépit de notre civilité. Il en est d'autres au contraire qui nous apaisent. Indépendamment des contenus verbaux qu'elles véhiculent. Comme si la vibration bénéfique qu'elles propagent était contagieuse et nous faisait, par elle-même, partager le bien-être existentiel de celui ou de celle qui l'émet. Comme si elle nous permettait de nous brancher sur la vibration originelle de l'univers dans lequel nous vivons.
Par ta voix, encore plus que par les autres dimensions de ta présence corporelle au monde, tu te livres à la lecture que les autres peuvent effectuer de ton être le plus caché, le plus profond. Par elle, tu te traduis. Et, dans certains cas, indépendamment de ta volonté, par elle tu te trahis.
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« À hauteur des nuages », déjà au-dessus des contingences de la vie quotidienne. Pas encore au ciel. Un entre-deux. Entre ciel et terre. Loin du monde et pourtant toujours solidaire de la vie qui se poursuit sous les nuages. C’est de ce lieu privilégié que j’entreprends de rédiger ces chroniques.
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Personne n’a le droit de s’approprier Dieu sans risquer le plus grave des dénis de justice.
Dieu n’appartient à personne en particulier et n’a pas passé de contrat d’exclusivité avec aucune agence de communication.
Il est présent en tous et potentiellement accessible à tous. Il est le dedans de nous, et nous n’avons aucune raison de laisser une religion, quelle qu’elle soit, nous en spolier au profit de son institution et de son système.
Dieu est le fondement de notre liberté, non de notre aliénation.
(page 189)
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La Renaissance est la seule période de notre histoire que nous ayons baptisée de ce nom. Mais elle n’est pas la seule à avoir connu à la fois le drame d’une désintégration et le labeur intérieur d’une recomposition, préalables au surgissement d’une nouvelle conception du monde. On peut même penser que ce processus, essentiel à tout devenir, est constamment en cours.
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Une anecdote vous permettra de mieux le situer. Ma mère était institutrice dans une école primaire publique. Elle continuait d'aller irrégulièrement à la messe. Un dimanche, quelque temps après son mariage, dans le village de SaintHervé où mes parents venaient de s'installer, le curé l'a aperçue dans l'assemblée. Il s'est mis alors à faire tout un discours sur les instituteurs et les institutrices publics, ces suppôts de Satan !... Ma mère revint en pleurs à la maison. Mon père lui dit : « Moi, je ne vais pas à la messe et comme cela je n'entends pas toutes les conneries que raconte le curé. Fais comme moi : n'y retourne plus et tu économiseras tes larmes. » Elle a suivi le conseil : à partir de ce jour-là elle a cessé toute pratique religieuse.
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En vous adressant à vos évêques, vous vous simplifiez la vie, car vous êtes en droit de supposer qu’ils adhèrent au contenu dogmatique de l’enseignement de l’Église. Et de fait, s’il existe quelques rares exceptions de par le monde qui auraient échappé à la vigilance des hiérarques chargés de la sélection et de la nomination des évêques, elles ne durent que le temps de se faire repérer et de se voir exclure, sans trop de ménagements, de l’appareil de l’Église.
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