Lavez vos yeux dans vos larmes
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Les vaches ne se protègent ni du beau temps ni
du mauvais pour manger, elles restent dehors quand
il pleut, il y a deux lignes blanches, là le cerisier
coupe la barrière, dans ces deux lignes horizontales
coupées on peut, on pourrait, l’écriture pourrait tenir,
d’où que vous partiez, tout le langage comme la
barrière, tout figuré, tout contenu, tout produisant,
ou c’est le bruit du sceau dans l’herbe, et quand le
seau sera plein vous aurez plus de pluie que de lait.
Ou autre chose que de la terre, le fond et les murs,
le sol et les bords, la terre jamais abreuvée, la terre
jamais noyée sous l’écriture, la vache c’est la terre, la
pluie c’est l’écriture, ou l’écriture un ruissellement
sec, et la vache seule sur l’océan trouverait de l’herbe,
ou c’est le pas qu’elle fait avec la tête en broutant,
c’est le pas, c’est la langue, c’est une vache qui
s’applique, l’imperturbable langue, une seule ligne,
une seule figure, faisant mine, une seule tempête,
une seule façon de faire souffler la tempête ici.