Bernard Gainot

En février 1794 (16 pluviôse an II), Delacroix a l'initiative de proposer l'abolition de l'esclavage (initiative d'ailleurs partagée avec Levasseur de la Sarthe).

La spécificité de la première abolition de l'esclavage, pendant les année 1794-1802, tient notamment au fait qu'elle se produit dans un pays en guerre et sur un territoire menacé par l'invasion étrangère.

On entre dans le Palais National par le grand escalier, donnant accès au salon de la Liberté, antichambe de la Convention. On tourne le dos à l'Assemblée, pour traverser une enfilade de pièces. On arrive ainsi à une salle plus grande, l'ancien bureau personnel de Louis XVI, qui a gardé quelques éléments de décoration de cette époque : une pendule dorée aux armes du roi, des miroirs polis, un riche tapis de la Savonnerie, des chandeliers. Au milieu de la pièce, une table ovale, recouverte d'un tapis vert. Les papiers muraux sont de la même couleur verte. C'est autour de cette table que sont discutés les grands problèmes de la France en révolution.

Les mesures exceptionnelles servent alors, de manière de inaugurale, à poser les fondements d'un ordre public encore à venir. L'exception n'est plus dans la norme, elle la précède.

C'est justement cette mutuelle reconnaissance qui se brise lorsque le but est atteint, lorsque le péril s'éloigne, lorsque la victoire est à portée de mains. Dès lors, les intérêts personnels reprennent le dessus, les divisions éclatent.

Il (Barère) est pratiquement le seul à être physiquement présent au Comité, d'une façon continue, pendant un an et demi. Bon nombre d'autres membres se sont physiquement et psychologiquement usés sur une période plus courte.
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C'est toujours cette recherche permanente du compromis qu'il met en œuvre lors de le constitution des deux premiers Comités. Il souhaite l'unité des divers groupes révolutionnaires, seule capable de surmonter les épreuves du printemps 1793.