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Citation de Villoteau


Je vais vous raconter une chose presque incroyable qui s’est passé la nuit du jeudi et le matin du Vendredi saint, tout près de notre secteur. Cette chose était déjà arrivée à Noël avec le 137e d’infanterie. Jamais je n’avais voulu y croire. Jeudi soir donc, la nuit tombait lorsque les soldats de la 7e compagnie au redan, tout près des boches, ont entendu ces messieurs chanter et faire du tapage. Aussitôt ils ont commencé à en faire autant. Un caporal mitrailleur alsacien et connaissant parfaitement l’allemand s’est mis à leur causer : injures échangées sur plus de 1 kilomètre de front. À minuit, lorsque mon tour tait venu de prendre la garde, les injures avaient fait place aux conversations plus intéressantes qui ont duré tout le temps de ma garde jusqu’à 2 heures. Vendredi matin, on me réveille précipitamment, vers 6 heures : “Viens voir les boches !” J’arrive à la tranchée : une trentaine de boche nous regardaient par-dessus leur parapet, plusieurs presque découverts ! Je cours au redan avec Langlois : les soldats de la 7e compagnie eux aussi, étaient presque sortis de leurs tranchées et tous, boches et Français, se faisaient force geste et signaux avec le bonnet ! Personne, chose curieuse, n’avait envie de tirer. Et paraît-il, avant mon arrivée, le caporal mitrailleur et un soldat boche s’étaient échangé des journaux : toujours est-il que j’ai vu, entre les mains d’un lieutenant, deux bulletins des armées boches et un de leurs journaux régionaux. Ils ont, paraît-il, dit au caporal mitrailleur que, à l’occasion de Pâques, il ne fallait pas tirer.
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