Vijayananda, l'ascète que je suis allée voir régulièrement en Inde pendant trois ans, m'a livré la première clé. Il soutenait qu'"aimer, c'est penser chaque jour je te veux du bien". Je ne cherche donc pas mon bien à travers l'autre, mais son bien, et tant pis s'il n'est pas toujours compatible avec mes désirs. Sa révélation, son déploiement sont plus essentiels que mes besoins. Cette façon d'agir déconcerte, car nous sommes peu habitués à donner sans recevoir, ni à recevoir sans donner. Nous ne sommes enfin plus dans un marchandage du cœur.