Citations de Blanche de Richemont (132)
Car auprès d'un sage, les masques tombent, les résistances s'effondrent. Ne reste alors que le coeur assoiffé de grâce, saisi par tant de bienveillance.
L’éphémère est un garant d’intensité.
L’intuition vague que nous avons penetré,l’espace d’un instant,au coeur du monde.
Un grand silence où il n’y a plus de dualité.
L'artiste n'est jamais tranquille. Même quand il dort, l'œuvre se prépare.
L'autre nous libère de notre pauvreté en nous montrant de nouveaux possibles. Il élargit notre champ de vision. Même ses faiblesses nous font grandir car elles interrogent les nôtres. Tout ce qui nous ouvre au monde nous sauve.
Ainsi, les mains que nous tendons, en secret, se tournent aussi vers nous mêmes.
La réalisation d'un désir ne depend pas que des hommes. Pour qu'il aboutisse, il faut s' abandonner, admettre une alchimie qui nous dépasse.
Comment avoir l'orgueil de tout maitriser, comment prétendre que notre vie ne dépend que de nous, que l'invisible n'a pas une part à jouer dans l'existence ?
Toujours s' en remettre à plus haut que soi. Tomber les armes pour viser juste. Ainsi, nous n'aurons plus de crainte à consentir au désir, car nous saurons qu'il est porté par autre chose que nous-mêmes. Toute aventure essentielle pousse nos âmes au-delà d'elles-mêmes.
Cherche le merveilleux... Il est là, toujours en attente
Qu'est-ce qui justifie une vie ? Avoir créé une œuvre ? Elle sera sûrement ignorée. Avoir fondé une famille ? Vos descendants vous oublieront. Vous n'avez été que le maillon d'une chaîne biologique. L'amour ? Il passe. Avoir laissé une trace ? Le temps l'efface. Le seul sens que j'ai trouvé, c'est d'accomplir sa mission d'homme, relié à la terre et au mystère. Donner au monde un amour spirituel, sans ego, détaché du matériel. Pour aimer vraiment. Ne viser rien d'autre que son propre rayonnement. Comme le soleil qui se contente de briller et, à son insu, donne la vie.
"J'ai décidé de ne plus décider, de finir ma vie déguisé en rivière, en tourbillon, de me fondre dans le doux courant de la vie, d'absorber le ciel, d'avaler la chaleur et le froid, la lune et les étoiles."
Jim Harrison
J'ai découvert que ma chambre pouvait être mon Sahara. Simplement être là, assis à goûter l'air du soir qui est à lui seul un voyage.
(Le monde des religions 91)
Je ne suis rien
Je ne serai jamais rien.
Je ne veux rien vouloir être.
A part ça, je porte en moi tous les rêves du monde
Fernando Pessoa
curieuse habitude de mettre les morts dans les étoiles.
Peut-être parce que même éteintes, elles brillent encore
Pourquoi a-t-il fait ça? Pourquoi ce choix de quitter la vie, quand tout le monde répétait : "Il a tout pour être heureux" ?
Elle passe ses journées enfermée dans la cellule de son corps. Un matin, cette sœur les a regardées et leur a dit, à bout de souffle : "La vie est belle." Sœur Dorothée en est encore bouleversée. Comment peut-elle prononcer ces mots-là dans son état ? Quel miracle l'anime encore ? Son amour pour la vie ne dépend plus de ce qu'elle lui apporte, mais de la vie elle-même.
" Si j'avais à écrire un livre de morale, il aurait cent pages et quatre-vingt-dix-neuf seraient blanches. Sur la dernière, j'écrirais : "Je ne connais qu'un seul devoir et c'est celui d'aimer." "
Albert Camus
Il y a toujours une petite mort dans un silence. Il brise tous nos repères afin qu'une vérité plus originelle puisse surgir.
Consciente que l'amour inconditionnel est trop absolu dans un sens car on met rarement l'ego de côté ; elle conseille de suivre le dalaï-lama, selon lequel si nous n'arrivons pas à aimer l'autre, nous pouvons au moins éviter de lui nuire.
Un enfant demande à un vieil homme d'où vient la vie. Le vieil homme prend une graine de banyan, il coupe la graine en deux et demande au petit garçon : "Qu'est-ce que tu vois ?" L'enfant répond : "Rien." Alors le vieillard murmure : "La vie vient de ce rien."
Vijayananda, l'ascète que je suis allée voir régulièrement en Inde pendant trois ans, m'a livré la première clé. Il soutenait qu'"aimer, c'est penser chaque jour je te veux du bien". Je ne cherche donc pas mon bien à travers l'autre, mais son bien, et tant pis s'il n'est pas toujours compatible avec mes désirs. Sa révélation, son déploiement sont plus essentiels que mes besoins. Cette façon d'agir déconcerte, car nous sommes peu habitués à donner sans recevoir, ni à recevoir sans donner. Nous ne sommes enfin plus dans un marchandage du cœur.
Le sculpteur aux prises avec son bloc de marbre, le peintre avalé par sa toile, le photographe qui cherche à figer son regard, l'écrivain hanté par son histoire, le danseur en quête de grâce, l'acrobate en quête de ciel ; toutes ces personnes qui poussent leur corps, leur esprit, leur imagination, leur acuité au-delà d'eux-mêmes, souffrent de rester des hommes. Leur rêve va plus loin qu'eux.
"Maman", le mot de l'enfance éternelle, du cocon, du refuge, du foyer où l'on couve le feu. Un mot rond qui caresse. Le mot du courage. Toutes les mères sont des mères courage, la grossesse étant la première mise à l'épreuve du cœur.