S'il était vrai que les morts continuaient à vivre, ou se perpétuaient, dans les vivants, alors il fallait accepter une autre vérité encore plus essentielle. Les morts avaient de l'importance, les morts n'étaient pas indifférents, tant que la vie avait de l'importance et tant que les vivants n'étaient pas indifférents. Le cœur, apprend-on, quel que soit le moment auquel on l'apprend, que ce soit tôt dans la vie ou plus tard, est une crypte pour les morts, une nécropole privée. Il n'y en a pas d'autre, en fait. Où sont-ils ? Ici, ou alors nulle part. C'était cela que le cœur avait en commun avec l'histoire. Retenir, préserver, se souvenir - un présent éternel.