AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Bona Mangangu (1)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées
Caravaggio, le dernier jour

Très belle découverte que ce livre

Michelangelo Merisi da Caravaggio dit Le Caravage : peintre. Né le 25 septembre 1571 à Milan et mort le 18 juillet 1610 à Porto Ercole, sans descendance, sans testament ni aucun texte écrit de sa main, seule une signature sur un tableau (La Décollation de Saint-Jean-Baptiste la plus grande et la plus spectaculaire de ses œuvres).



Il nous a uniquement légué "l’avenir de ses œuvres". Des œuvres qui sont purs instants de représentation et d’abandon, portés par la foi. Partout, jeux de corps et d’âme, pris dans un mouvement ascensionnel. Tissé d’ombre, élevé à la lumière. C’est le clair-obscur, Chiaroscuro.



Saluons l’historien d’art Robert Longhi, dans les années 50, qui à la suite d’une exposition à Rome, dévoilera aux nombreux amateurs d’art l’œuvre de Caravaggio dans sa grande diversité et dans sa richesse. Dès lors, l’homme et le génie sortiront de l’oubli. Ses œuvres sortiront de leur sommeil profond animées d’une existence propre. Elles arriveront jusqu’à nous étonnamment jeunes, presque intemporelles. Et donneront matière aux écrivains, avec plus ou moins de réussite.



Et là une c'est une réussite.



En lisant ce texte je ne pouvais cesser de voir l'illustration de la couverture de l'ouvrage de Milo Manara : la Caravage tome 2 La Grâce.

Car on retrouve l'artiste sur cette plage de Porto Ercole vivant ses dernières heures de vie.

Alors se met en œuvre un flot de sons, une marée de mots, des vagues d’images et des nuées de sentiments divers qui dévalent des environs de Bergame à Malte, en passant par Rome, Naples et Palerme, comme un déferlement emportant dans un même tourbillon ses amours, ses joies et ses peines, sa foi et la précarité de l’être.

Lorsqu’il parle de liberté, de la mort ou d’espérance, la vérité des mots n’est pas dans le discours, elle est dans l’instabilité du récit.

Caravaggio est déjà ailleurs, dans ses hallucinations, dans ses souvenirs de lumières et de ténèbres, mais aussi d’amour, empreint de forte religiosité mais c'est la période qui veut cela.

Car c'est une période historique particulière, un tournant. Rome répond puissamment à Luther, par le biais des œuvres d’art commandées aux grands artistes de l’époque. Le Baroque gagne certaines villes du Sud et du Nord de l’Europe. La Contre-Réforme s’organise pour empêcher les fidèles de répondre aux appels de ceux qui tiennent les rênes au Saint-Office. L’Inquisition déroute certains esprits. La parole dominante est dans la bouche des puissants, du clergé, de la Curie romaine. Les hérétiques et les penseur, comme Giordano Bruno, défendent leurs idées au grand jour. Ils seront conduits au bûcher. D’autres se cachent pour ne pas subir le même sort.



Par moments, une lueur, une joie montent à l’assaut du chagrin, du désespoir, telle une marée puissante aussitôt obscurcies par un soleil noir tel un ressac, ce retour violent qui aurait frappé Caravaggio. La soif de vivre éclaire encore son visage. Et pourtant, c’est déjà l’adieu. Par l’éclat du verbe, et la spontanéité de l'écriture on y découvre une âme en perdition, par moment des regrets, des pardons, mais surtout une belle poésie dans ces phrases, qui telles les vagues, viennent laisser leurs empreintes en nous. Comme ce dessin du Caravage de Manara..

À moins que l'auteur n'ait réussi à donner vie à ce dessin.
Commenter  J’apprécie          30


Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Bona Mangangu (7)Voir plus

Quiz Voir plus

Quand les aliments portent des noms insolites ou pas...

Les cheveux d'ange se mangent-ils ?

Oui
Non

10 questions
158 lecteurs ont répondu
Thèmes : nourriture , fruits et légumes , fromages , manger , bizarreCréer un quiz sur cet auteur

{* *}