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Critiques de Boris Metzel (2)
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De quoi vivait Lénine

La genèse d'Anna Karénine



Sauf erreur, Boris Metzel, essayiste, biographe, traducteur russe vers le français et l'anglais, préparait en même temps de quoi vivait tolstoï et de quoi vivait Lénine. le premier a été publié en 1950 et le deuxième, je ne sais pas ce qu'il en est advenu, sa mort survenue à l'âge de 34 ans vraisemblablement en est l'explication. Si ça se trouve, ce projet probablement prêt, annoncé par l'éditeur Deux-Rives "De quoi vivait Lénine" dort quelque part dans les oubliettes...



Je manque vraiment d'informations à propos de cet auteur qui me semble brillant, son écriture est pure, claire, érudite, agréable à lire. Il me fait un peu penser à Bounine dans son style, on a l'impression de lire des coups de coeur .., et quand c'est beau, c'est très beau !..

Son lyrisme est communicatif.



Dans son essai biographique sur tolstoï, il consacre tout un chapitre à Anna Karénine et le moins qu'on puisse dire est qu'il n'est nullement dans la redite : il n'y eût trouver ni intérêt ni passion, semble-t-il !. Alors, il nous explique quoi, eh bien tout le cheminement littéraire de tolstoï qui le conduit à cette oeuvre qui demeure un des plus grands romans d'amour-passion que la littérature classique nous ait légués. C'est une sorte de genèse sous un angle presque anecdotique. L'auteur nous entraine dans les associations d'idées assez factuelles qui ont fait que tolstoï décide un beau jour de 1873 d'écrire Anna Karénine. Dans le projet c'est autour d'elle que va s'édifier le roman.



En 1870, après Guerre et Paix, tolstoï se repose, mais il ne va pas se reposer longtemps. Il songe à son projet éducatif : écrire un syllabaire pour les enfants de moujiks et remettre en activité l'école qu'il avait créé 10 ans plus tôt. Il songe aussi à la création d'un nouveau roman qui aurait pour toile de fond Pierre le Grand, roman historique donc pour lequel il va s'entourer de matériaux très conséquents, et de fil en aiguille, il va prendre conscience que Pierre le Grand, malgré des aspects bien attrayants, n'est pas son client : il l'ennuie un peu. Il s'occupe donc avec son abécédaire qui sera publié en 1872 et publié en français sous le titre : les Quatre livres de lecture . Il fera un tabac .. Mais revenons un instant en 1870,



Il relit Shakespeare, Goethe, Molière, Gogol, Pouchkine.. Il confie à sa femme Sophie Andréievna son désir de composer un roman ayant pour thème la chute d'une femme de la haute société pétersbourgeoise. Il s'agirait de représenter l'héroïne non comme une coupable mais comme un être digne de pitié.."



Contrairement à ce qu'on a pu laisser entendre, il s'occupait vraiment de ses enfants à cette époque. Comme le rapporte Boris Metzel, " Si, pour les petits, leur mère était le personnage principal, car elle leur consacrait la plus grande part de sa vie, Lev Nicolaïevitch, lui, leur apparaissait sous un jour beaucoup plus mystérieux. Longtemps, ils ne purent comprendre l'objet de ses occupations, quand il s'enfermait dans son cabinet pour "travailler". Lorsque mère disait que papa était un "écrivain", cela ne leur disait pas grand chose.

Par bonheur, à certains instants, il apparaissait plus accessible. Ainsi, au retour de la chasse, il leur parlait des sentiers cachés de la forêt de tchapyj, du jeune cheval qu'il dressait, des facéties de ses chiens Boulka, Malyche et Sultan, ou encore des coqs de bruyère qu'il avait levés du côté du marais de Degatna.."



Et comme toujours, quand tolstoï donnait, de son temps ici, il ne faisait pas les choses à moitié ..



Il s'usait presque à la tâche. Alors en 1871, pour se requinquer, il partit faire une cure de koumyss à Samara en compagnie de son beau-frère Stepan Bers. Il s'y plut au point qu'il y acheta une propriété où, sept années de suite, il reviendra tantôt seul, tantôt avec des amis, tantôt avec toute la famille. La première année, tolstoï s'installa dans une kihitka de feutre louée à un mollah ..



En 1872, tolstoï amena toute sa famille pour un séjour d e plusieurs semaines dans le district de Bousoulouk où il avait acquis quelques milliers d'arpents de terre. Là il se passionna un moment pour lélevage de chevaux et posséda binetôt un haras de plus de quatre cents bêtes : pur sang anglais, rostopchines, trotteurs de Kabardie. Des courses furent organisées qui attirèrent hors d eleurs steppes Kirguises et Bachkirs. deux jours durant, la fête battit son plein : chants, danses, luttes à la tatare, festin qui coûta la vie à une quinzaine de moutons.



En 1873, autre son de cloche (si je puis dire), c'est la famine qui va gagner cette région, et tolstoï va se dépenser sans compter pour venir en aide aux paysans. Il va y faire un tel battage par souscriptions et par articles qu'il obtiendra des fonds très importants. La tsarine figurait parmi les principaux bienfaiteurs ..



De retour à IP, le 19 mars 1873 exactement, un hasard curieux va pousser tolstoï à reprendre un ancien projet : celui de cette fameuse dame de la haute société..

Tante Toinette, âgée, malade, 'était alitée, et le petit Serge lui faisait la lecture. Ce jour-là c'est Pouchkine qui en était l'objet. La nouvelle commençait par ces mots : "La veille de la fête, les invités commencèrent à affluer en ville..". Il n'en fallut pas plus à tolstoï qui fut témoin de ce moment pour rejoindre sa table de travail et coucher ces mots célèbres "Tout était sens dessus dessous chez les Oblonsky.."



Et, nous rapporte Metzel, Lev Nicolaïevitch se souvint du drame qui l'année précédente, à la veille des rois, avait bouleversé toute la région. Son voisin Bibikov vivait alors avec une parent, Anna Stepanovna, devenue sa maîtresse. C'était une femme plantureuse, de haute taille, russe de type et de caractère, nullement jolie mais très agréable. Or, il arriva que pour l'éducation de son fils, Bibikov fit venir une gouvernante allemande, jeune et attrayante, dont il s'éprit si violemment qu'il décida de l'épouser. La jalousie et la douleur d'Anna Stepanovna éclatèrent ; après une scène pénible, la malheureuse quitta la maison, erra trois jours durant, puis, revenue à Iassenki, où passait le chemin de fer récemment construit, elle se jeta sous un train de marchandises. Elle avait fait envoyer à Bibikov un cours message : " Vous êtes mon meurtrier. Soyez heureux, si les assassins peuvent l'être. Si vous le désirez, vous pourrez voir mon cadavre sur les rails, à Iassenki."



Les premiers chapitres furent composés sous le feu d'une inspiration qui semblait intarrissable ..











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TOLSTOI

J'ai très peu d'éléments, trop peu d'éléments sur Boris Metzel mort à 34 ans et qui me semble être un excellent littérateur. Sa plume est belle et claire.

Je vais tenter de remonter plus d 'informations concernant sa vie son oeuvre. Il n'est pas normal qu'on dispose aussi peu d'éléments sur lui et je le regrette profondément



Le livre présent est une publication Tallandier de 1950



Il me semble sous réserve qu'il était polyglotte (Russe, français, anglais, allemand)



J'ai vu ses livres circuler à grandes eaux chez les bouquinistes. Je pense qu'il a eu du succès vu le nombre de tirages, et les vents de l'oubli ont balayé tout ça. Cela me semble fort injuste ..........................................



Ca c'était le 23 juillet 2020



4 juin 2023. Le Maitron renseigne un peu sur lui. Naturalisé français, il était fiché par la police française pour son anticommunisme, mais de bon aloi puisque sa réputation était irréprochable : il était de bonne fréquentation dirions-nous. Les renseignements généraux faisaient bien leur travail à l'époque d'après-guerre. Ils ne furent guerre gâtés avec Boris Metzel qui ne leur donna pas de grain à moudre.
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