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5/5 (sur 2 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Tchelswish, Tchécoslovaquie , le 06/01/1917
Mort(e) à : Paris , le 30/11/1951
Biographie :

Essayiste et traducteur du russe au français.
Membre de la Société des gens de lettres.
Naturalisé français le 10 mai 1939.
Il commence sa carrière comme journaliste à Gavroche, puis comme critique cinématographique à Cinémonde

Principales oeuvres:
-Tolstoï ( Editions Tallandier, Paris, 2e trimestre 1950)
- De quoi vivait Tolstoï (Editions Des Deux rives, Paris, mai 1950)

Comme traducteur:
-Contes de ma patrie de Andrej Platonov ( 1945)
-Gengis Khan de Vassili Tan
-Histoire de la littérature soviétique ( 1946)
On note de l'auteur, 25 traductions recensées, du russe, de l'anglais, de l'allemand.

Il semblait touché par la grâce de l'écriture.
Doté d'un style merveilleux, beau, ample et sobre à la fois, il s'apprêtait à publier : De quoi vivait Lénine quand la mort survint, il avait 34 ans..

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Source : data.bnf.fr
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Bibliographie de Boris Metzel   (3)Voir plus

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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Début 1873, Iasnaïa Poliana
"Léon est assis devant une foule de livres, de portraits de tableaux, écrit à cette époque Sophia Andréievna à son frère. Les sourcils froncés, il lit, examine prend des notes. Le soir, quand les enfants sont couchés, il me raconte ses plans et ce qu'il veut écrire. Parfois, il se montre désenchanté ; il est saisi de désespoir et pense qu'il ne sortira rien de tout cela. Parfois, au contraire, il est plein d'enthousiasme pour son travail. Mais, jusqu'à présent, on ne peut dire qu'il écrit. Il ne fait que se préparer à écrire."

Bon ici, effectivement il se destinait à la composition d'un roman historique, le deuxième. Pierre 1er. Autant Tolstoï avait réussi idéalement ses centaines de personnages de Guerre et Paix, parce qu' à travers des souvenirs familiaux, il se représentait clairement cette époque, autant ici, une étude des moeurs qui contrecarrait ses plans lui paraissait nécessaire. Comme pour un film, il avait repéré les lieux, fait les costumes, dressé l'intrigue, il lui manquait le principal : les penchants de l'époque, une sorte de tropisme pour articuler ses personnages. Comme il l'avait démontré dans les cent dernières pages de Guerre et Paix ! Somme toute, Il abandonna ce projet de deuxième roman historique car s'éloignait pour lui la vraisemblance de son récit, condition pour asseoir sa vérité.

On sait que Sophie Tolstoï était avantageusement dans la combine comme personne, percevait tous les secrets de l'âme de son cher époux, puisqu'elle collationnait en secrétaire zélée tous ses écrits, chargée de les remonter au propre comme une greffière chevronnée .. Il était monnaie courante que l'auteur fît de ces fraîches épreuves de nouveaux brouillons, etc.. sans pour autant que Sophie comptât ni son temps, ni sa peine, tant elle se passionnait pour l'oeuvre littéraire de son illustre mari.

On sait aussi que dès le mois de mars 1873, il s'empare d'une idée récente avec un sujet en or : la femme infidèle et tout le drame qui en résulte, galvanisée par un fait divers concomitant, le drame d'une femme rejetée par son mari qui s'éprend de la belle et jeune gouvernante de son fils ..

Ce sera Anna Karénine
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Dostoïevski, dédaignant une carrière lucrative pour suivre sa vocation littéraire, engagea jusqu'aux vêtements de sa femme et demeura dans d'atroces difficultés avant de connaître, vers la fin de sa vie, quelques années heureuses.
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J'adore cette entrée en matière du XI e chapitre intitulé Sonia Bers, mais c'aurait pu être un autre.


"Donc une fois de plus, Tolstoï était amoureux. Depuis trois ans et davantage. Il souhaitait se marier. Allait-il réellement découvrir cette fois la compagne de sa vie ?

A vrai dire, s'il avait frappé à la bonne porte chez les Bers, il commença par se fourvoyer. En effet, la belle et majestueuse Lioubov Alexandrovna avait trois filles et c'est l'ainée qui attira d'abord les regards de Tolstoï.

A son retour de l'étranger, lors de son bref passage à Moscou, il avait déjà apprécié l'aimable beauté de Lisa, mais il n'avait pas pu se décider à épouser la jeune fille. Au cours des années 1861 et 1862, séjournant dans la capitale pour s'y délasser de ses occupations pédagogiques et distraire sa solitude par la vie mondaine (il lui était arrivé, à cette époque, de vendre le manuscrit des Cosaques pour payer une dette de jeu), il était revenu plusieurs fois à la charge, sans parvenir jamais à se décider. Il avait pourtant eu l'imprudence de déclarer : "Si l'aînée des filles du docteur Bers n'était pas si jeune, je l'épouserais volontiers. "Bien entendu", ces paroles étaient parvenues aux oreilles de la jeune fille ; celle-ci, sans en rien témoigner, espérait une suite.

Or, chacune des filles du docteur Bers avait ses attraits et, selon Fet, 'malgré la surveillance attentive de leur mère et leur irréprochable modestie, elles possédaient ce charme particulier que les français appellent du chien". Lisa, vingt ans, d'une beauté régulière quoique froide, était calme, travailleuse et préféraient les occupations intellectuelles. Ses soeurs l'avaient surnommée "la savante". Sûre d'elle, elle croyait de bonne foi que chacun se devait de l'admirer. Aussi, "poursuivant tranquillement la conquête du comte", ainsi que les soeurs l'appelaient, attendait-elle patiemment sa déclaration. Tania, la cadette, gaie, spontanée, était expansive, généreuse et étourdie. Elle servait souvent de confidente à Sonia. A dix-huit ans, cette dernière indépendante et vive, intelligente et passionnée, était restée très pure. Encline au rêve, elle aimait la musique, la lecture ; éduquée à la maison, elle s'était vivement intéressée aux lettres, avait lu nombre d'auteurs contemporains et classiques, tout comme de vieux manuscrits empruntés à la bibliothèque de l'université. Bien que le docteur Bers ait occupé un poste important dans l'administration du Palais Impérial, et qu'il se fût efforcé d'entourer sa famille d'une aisance confortable, sur les instances de leur mère, les filles et leurs quatre frères avaient reçu une instruction pratique. Ainsi, Sonia s'était-elle préparée à devenir institutrice et avait-elle passé avec succès les examens requis. Quoiqu'elle ait été, un certain temps, séduite, comme on peut l'être à quatorze ou quinze ans, par les doctrines matérialistes et principalement par les théories atomiques que lui exposait un étudiant chargé de lui enseigner les sciences, elle avait rapidement rallié la foi et l'Eglise.

Les familles Tolstoï et Bers s'étaient connues de tout temps. Le père de Léon avait jadis été très lié avec celui de Lioubov Alexandrovna et leurs propriétés de la province de Toula n'étaient distantes que d'une cinquantaine de verstes. Lioubov était d'ailleurs l'amie intime de Macha Tolstoï. Aussi y avait-il déjà longtemps que Sonia s'intéressait à Lev Nicolaïévitch. Elle se souvenait encore du jour où, revenu du Caucase, le jeune officier avait rendu visite à ses parents. elle avait alors noué un ruban au dossier de la chaise occupée par le fringant sous-lieutenant. A présent, paré de son auréole d'écrivain illustre, - Léon n'avait-il pas immortalisé dans Enfance le grand-père des petites et Sonitchka n'avait-elle pas recopié certains passages de ces souvenirs si émouvants ? - " le comte" était reçu à bras ouverts chez les Bers. On commençait déjà à se demander s'il n'était pas amoureux. Bien entendu, de Lisa, puisqu'il était d'usage que l'aînée se mariât la première. Peut-être l'était-il un peu, malgré les reculades ?

Quoi qu'il en soit, par ce beau matin du 6 août 1862, le paisible domaine de Iasnaïa Poliana se trouva sens dessus dessous. A l'improviste, Lioubov Alexandrovna et ses trois filles venaient de débarquer. Parties pour Ivitzi, chez le grand-père Isléniev, elle avaient décidé de s'arrêter en route, afin d'embrasser Maria Nicolaïevna, laquelle séjournait alors chez son frère.."

Qu'ajouter à cela, sinon la suite bien entendu, c'est joliment écrit . Jankélévitch, Fernandez ont dit que la vie de Tolstoï était un roman et son oeuvre un seul livre fleuve à rebondissements, Metzel le montre.
Après cela, on n'a pas envie d'écrire par dessus ou pas le droit de méconnaître ce texte. Je m'empresse de dire que ce qu'il souligne ici est la pure vérité : c'était comme ça, recoupé par des sources les plus sérieuses qui soient. J'ajouterais juste qu'effectivement c'était d'abord l'aînée à marier, mais que la plus jeune qui avait à peine seize ans Tania, même si elle avait déjà du charme et était toute pétillante, était bien jeune et Tolstoï l'écartait naturellement de ses prétentions. Des liens très forts les unirent ensuite. Tania a d'ailleurs publié à cet effet un texte de souvenirs en 1928 dont j'ai rapporté un large extrait dans Europe n° 67 et qui montre combien ils étaient proches. Dans la nouvelle Evasion, Tolstoï transpose cela c'est évident et conçoit un scénario où Michael attend que la deuxième soeur de celle qui lui est promise qui avait quinze ans prenne quelques années pour faire sa vie avec.. Il outrepasse allègrement les convenances pour s'en aller bâtir sa fiction.

Je note en outre que Boris Metzel a eu la noblesse et la courtoisie de consacrer tout un chapitre à Sonia qui à mon sens est indissociable de la vie et de l'oeuvre de l'écrivain célèbre. On ne voit pas toujours le même entrain ou le même scrupule chez d'autres biographes, et Tolstoï a eu beaucoup de chance de l'avoir comme compagne de vie car ce fut une grande dame !
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Déjà à cette époque (années 1900), les traits de la silhouette du patriarche étaient devenus familiers à tous, la photographie avait rendu populaire sa grande barbe blanche , ses yeux de loup enfoncés sous d'épais sourcils, son regard fixe et profond, son large front barré d'une double ride, son nez épaté et charnu. Chacun pouvait se représenter le comte Tolstoï avec ses mains glissées dans la ceinture de son ample blouse de futaine, avec sa chemise russe et ses souliers à bouts élargis.

Ce portrait est absolument juste et bien dit par Boris Metzel. Travail de biographe exemplaire, scrupuleux
Boris Metzel a commis deux livres remarquables sur Tolstoï : De quoi vivait Tolstoï, et Tolstoï. Mort jeune à 34 ans, s'est fait connaître comme traducteur du russe au français.(25 traductions recensées)
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Si, pour les petits, leur mère était le personnage principal, car elle leur consacrait la plus grande part de sa vie, Lev Nicolaïevitch, lui, leur apparaissait sous un jour beaucoup plus mystérieux. Longtemps, ils ne purent comprendre l'objet de ses occupations, quand il s'enfermait dans son cabinet pour "travailler". Lorsque mère disait que papa était un "écrivain", cela ne leur disait pas grand chose.
(Remonté par Metzel, "Tolstoï" chapitre Anna Karénine, page 172)
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