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Citation de windigo


Ce qu’il accomplissait si naturellement jadis lui coûtait à présent, et le mal gagnait. Il ne savait plus dire « Yölah est juste » ou « Salut à Yölah et à Abi son Délégué » et paraître vrai, pourtant sa foi était intacte, il savait peser le pour et le contre, faire la différence entre le bien et le mal selon la bonne croyance mais, las, il lui manquait quelque chose pour être juste, l’émotion peut - être, la stupeur, l’emphase ou l’hypocrisie, oui, sûrement cette extraordinaire bigoterie sans laquelle la croyance ne saurait exister.

Ce que son esprit rejetait n’était pas tant la religion que l’écrasement de l’homme par la religion. Il ne se souvenait plus par quel cheminement d’idées il s’était convaincu que l’homme n’existait et ne se découvrait que dans la révolte et par la révolte et que celle - ci n’était vraie que si elle se tournait en premier contre la religion et ses troupes. Peut - être même avait - il pensé que la vérité, divine ou humaine, sacrée ou profane, n’était pas la véritable obsession de l’homme mais que son rêve, trop grand pour qu’il l’appréhendât dans toute sa folie, était d’inventer l’humanité et de l’habiter comme le souverain habite son palais.
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