« Les pirates de l'air étaient devenus si téméraires que même les ardents partisans des libertés individuelles acceptaient de sacrifier une part de leur confort en faveur de la paix de l'esprit. » (p. 293)
Aussi, les Américains les plus désespérés imaginèrent-ils d'autres mises en scène pour incarner les héros de leurs propres fictions de rédemption. Les années qui suivirent le Watergate et la chute de Saigon furent jalonnées de faits divers hauts en couleur, perpétrés par des hommes et des femmes au bord du gouffre : kidnappings, explosions de voitures, assassinats de politiciens et de célébrités.
« Ce serait lui [...] qui dénoncerait cette guerre et permettrait au monde entier d'ouvrir les yeux sur les iniquités morales qu'elle engendrait. » (p. 93)
En régnant momentanément en maître suprême sur la frontière américaine la plus absolue, ces âmes déchues souhaitaient avant tout recouvrer une certaine dignité. Tant qu'ils pourraient embarquer armés de pistolets, de bombes ou de flacons d'acide cachés dans leurs bagages à main, les pirates de l'air seraient prêts à risquer leur vie de rebelle pour avoir la chance ultime d'en rectifier le cours.
Ainsi, pour une prime d'assurance de 75 dollars par vol, un passager pouvait-il gagner jusqu'à 500 par jour de captivité, sans compter les 5 000 en cas de démembrement ou de décés.
Dès la deuxième semaine de février 1969, onze détournement s'enchainèrent aux États-Unis.