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Citation de collectifpolar


Ce matin, quand je me suis réveillé sur le banc du jardin Notre-Dame où j’ai mes habitudes, ça m’démangeait si fort dans le bas-ventre que j’me suis gratté jusqu’au sang. Torpédo s’est gratté aussi, c’est pas les mêmes puces, mais ça nous rapproche. Vous perdez quéque chose à pas connaître Torpédo, c’est un chien extra. Pas joli, non, pas joli du tout même, ni grand ni petit, jaune avec des taches noires et des oreilles qui traînent, mais il a un don, je vous en dis pas plus pour le moment. Je l’ai trouvé, un soir, qui déambulait dans les rues de Nice. Sûrement, il avait dû s’échapper, car
il traînait encore une corde autour de son cou. Il avait l’air affamé. Je lui ai donné un morceau de pain que je gardais au fond d’une poche, il a pas fait le dégoûté. C’est de ce moment-là qu’on a scellé notre union pour le meilleur et pour le pire. Maintenant, où que j’aille, il me suit, mais n’allez pas en conclure qu’il est mon esclave, pas du tout ; Grabasse et Torpédo, c’est une association à cinquante-cinquante ; on a les mêmes droits, les mêmes prérogatives ; on s’entend comme des frères – ce qui veut pas dire qu’on s’engueule jamais
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