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Critiques de Brice Torrecillas (11)
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Collioure la mémoire et la mer

Ce livre me touche particulièrement. J'ai vécu trente ans en Catalogne, dans un petit village à une dizaine de kilomètres de Collioure. Tout comme Brice Torrecillas, je n'en étais pas native, ma famille non plus d'ailleurs. Et même si j'aime cette région, si j'y suis arrivée alors que j'étais encore dans le berceau, je n'ai jamais pu me sentir catalane.



L'auteur rend ici un fabuleux hommage à cette ville, et, à travers elle, à toute cette région où les habitants sont certes coriaces mais chaleureux. Ce que j'aime dans ce texte proche de la prose poétique, c'est que Brice Torrecillas ne mâche pas ses mots. Nous ne sommes pas ici dans l'éloge pur et dur. Non. Il décrit son ressenti, ses émotions telles quelles, sans ménagement. Il n'hésite pas à décrire les points négatifs de ces gens qui vous font ressentir que vous n'êtes pas de chez eux tout en vous acceptant - et c'est là toute l'ambiguïté - mais ces quelques inconvénients sont très vite effacés par la chaleur qui se dégage de ses habitants. Bel hommage à cette ville connue pour ses peintres, cette ville colorée où se mêle mer et montagne, barques et vignes. Bel hommage également à cette figure emblématique qu'était René Francès que je n'ai pas eu l'honneur de connaître mais dont on m'a parlé. René Francès, l'emblème de Collioure, son défenseur acharné, son ambassadeur.



Je le disais au départ, je ne me suis jamais sentie catalane. Pour autant, ceci ne m'a pas empêchée d'apprendre le catalan, de chanter L'Estaca dont parle Brice Torrecillas, "l'hymne" de la région, d'aller même boire un café - au sortir d'un concert avec la chorale dont je faisais partie - avec l'autre grande figure, Jordi Barre... de m'intéresser à la culture régionale, d'aimer les gens de cette région et de m'en faire apprécier. Ce livre a eu, sur moi, l'effet de la madeleine de Proust. Je l'ai refermé avec quelques larmes dans les yeux... émue et nostalgique.



Que dire de plus, sinon un grand merci, un très grand merci à son auteur ?
Lien : http://www.lydiabonnaventure..
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Collioure la mémoire et la mer

Ce livre m'a été prêté par ma mère, colliourencque d'adoption après avoir épousé mon père. Lui n'était pas un "étranger" mais un colliourenc pure souche depuis de nombreuses générations.



J'ai moi-même vécu à Collioure les six premières années de ma vie et y suis retournée bien souvent en pélerinage depuis. Collioure, que l'on a dû quitter, reste pour nous comme le souvenir des plus belles années familiales. Et c'est toujours avec plaisir que j'écoute mon père ou mon parrain me raconter des anecdotes sur la vie au village, sur les amis, les "bagarres" entre les jeunes du faubourg et ceux de la ville, les mauvais tours joués par les enfants à leurs voisins (la Guerre des boutons n'est pas loin).



C'est tout cela que j'ai retrouvé dans ce livre-témoignage : des lieux forts (la tombe de Machado qui se trouve à quelques mètres de celle de ma mémé, la Chapelle Saint-Vincent - symbole de la rencontre de mes parents, les Templiers où sont accrochés des portraits de mon pépé...), des personnes connues, des plats typiques (nous mangeons toujours des boles de picolat ou boulettes à la catalane, des poivrons aux anchois, des bougnettes), des événements (la Procession de la Sanch qui me faisait un peu peur et lors de laquelle je cherchais à reconnaître les chaussures de mon père sous l'habit rouge ou noir, les fêtes de la Saint-Vincent et le feu d'artifice du 15 août...), des musiques et des danses (ah la sardane !) et les exilés du franquisme dont faisaient partie ma grand-mère et sa soeur.



Pour moi, le meilleur moment pour retourner là-bas reste l'hiver, lorsque les touristes désertent le village et que la mer se déchaîne. Car l'été, à Collioure "on pêche avant tout le touriste", "ces barbares étaient si nombreux qu'ils me cachaient sa beauté. Sous leurs pieds ou sous leurs culs, on pouvait tout aussi bien imaginer une station balnéaire coulée dans le béton" comme le dit si bien l'auteur.



Les Colliourencs apprécieront l'hommage, les adoptés ou exilés pourront faire comme si Collioure était vraiment chez eux, et les autres pourront peut-être un peu mieux comprendre ce village de catalans au caractère fort, joyeux, pur et pudique.
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Collioure la mémoire et la mer

Texte de Brice Torrecillas. À paraître le 24 juin.



Au hasard de ses souvenirs et de ses promenades dans la ville, Brice Torricellas, Toulousain, parle de Collioure. Tout commence avec une visite au cimetière : il se recueille sur la tombe d'Antonio Machado, poète espagnol venu mourir dans la citadelle. La sépulture est couronnée d'une boîte aux lettres qui ne désemplit pas. « Une boîte aux lettres sur une tombe. La preuve est faite que les poètes ne meurent jamais. »



Mais celui à qui Brice Torricellas vient vraiment rendre hommage, c'est à son ami René Francès, Colliourenc jusqu'au bout des ongles. « Je voudrais qu'on n'oublie pas René. C'est lui qui m'a livré l'âme de Collioure. Il aimait son village au point que j'ai du mal à les distinguer l'un de l'autre. Je voudrais parler de René. Je voudrais parler de Collioure. » Pour toujours lié à la ville, René était une figure locale, amateur de peinture et de tauromachie, bon vivant et plus généreux que Saint Martin. C'était aussi un caractère. « Sale caillou, le René. À manier comme le camion du Salaire de la peur. Le genre de type capable d'exploser en public mais également de battre froid durant des mois voire des années le pauvre bougre qui avait osé lui déplaire une seconde. » À la façon d'Aragon, Brice Torricellas pourrait dire « Il ne m'est Collioure que de René » tant l'homme est indissociable de la ville.



L'auteur ne cherche pas à expliquer pourquoi il aime la cité. « Je ne pourrais pas dire que j'ai appris à aimer Collioure puisqu'elle m'avait conquis sur-le-champ (elle : le féminin m'est venu tout naturellement. Chaque ville a un sexe et je sais que Collioure est une femme. Sa tenue de combat n'y change rien ; Collioure est une Jeanne Hachette, une Jeanne d'Arc...). » Avec humilité, il reconnaît qu'il ne sera jamais Colliourenc, mais il ne peut se défendre d'un sentiment profond pour cette ville fière qui ne se donne pas au premier venu.



Généreuse et accueillante avec les artistes (Braque, Ernst, Matisse, Dali et tant d'autres), Collioure est une ville de couleur et elle sait ce qu'elle doit aux peintres, notamment aux fauvistes. « Les Colliourencs ne sont pas stupides, ils ont fini par comprendre que ces curieux bonshommes pouvaient les aider à aimer encore plus leur village, à le regarder différemment. À présent ils savent qu'une plage peut être rouge, un ciel vert et violet, qu'ils ne vivent pas dans un décor de carte postale mais bel et bien dans un tableau de maître. » Collioure n'est pas faite pour les touristes avides de plage et de plaisirs faciles. Collioure a l'élégance des villes qui ont traversé les âges et qui portent haut leurs rides, comme autant de nouveaux atours.



À l'issue de cette lecture, j'ai bien envie, comme l'auteur, de m'essayer à quelques hasardeux ricochets avec les galets de la plage ou de m'asseoir à une table du restaurant Les Templiers et de m'y soûler les yeux de toutes les toiles qui couvrent ses murs. J'aimerais, le 31 décembre, fêter le 16 août une nouvelle fois. Puisqu'on naît Colliourenc et qu'on ne le devient pas, j'aimerais juste goûter quelques anchois de là-bas et lever mon verre (de Banyuls) à la cité.



Un grand merci à Jean-Louis Marteil, des éditions de La Louve pour m'avoir envoyé ce texte. De la même collection, j'avais également apprécié Oradour-sur-Glane aux larmes de pierre. Ces petits carnets de voyage rendent de beaux hommages à des villes chargées d'histoire et de mémoire, où les habitants ont le sentiment d'être nés quelque part.
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Comme une chanson

La parcours difficile et semé de désillusions d’un jeune chanteur à textes qui se tournera finalement vers l’écriture. Sans fioritures, synthétique, efficace, fluide, sensible, touchant, souvent drôle, bourré d’auto-dérision, ça sonne juste, vrai, sincère grâce à ce parfum autobiographique qui flotte en permanence. De nombreuses références à la chanson française, à des textes, enrichit l’ensemble, et on a vraiment l’impression de vivre une rétrospective de la scène des années 80 à travers les yeux embués de nostalgie de ce Boris Beaumont dont le talent certain aurait justifié une carrière de chanteur plus brillante. Mais quand on voit le chapelet de talents qui défilent à longueur de pages, on se dit que la concurrence est telle que, forcément, certains sont condamnés à passer à la trappe. Lecture vraiment très agréable.



J'ai apprécié l'ironie, le sens de la dérision, le talent de l'auteur à brosser un portrait caricatural (Roland Gauthier,le directeur de la maison d'édition et chanteur est très réussi). J’aimerais bien voir l’auteur s’essayer un jour au roman humoristique à la David Lodge ou Alan Bennett.

Voir extraits en Citations.



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Comme une chanson

Boris Beaumont chante depuis l'âge de dix ans. Il est prêt à se suicider s'il ne rencontre pas le succès . On est dans les années 80, à Toulouse, un directeur de studio d'enregistrement minable faisant miroiter à Boris des rêves de gloire... Faune bigarrée digne de la Cour des Miracles, en quête de producteurs, se croisent dans la Baraka. Mais il n'y a jamais de miracles et le succès se limite à quelques concerts sur les plages du Roussillon, dans des MJC ou dans de minuscules bars... Personnages pittoresques, formules savoureuses, situations cocasses, humour tantôt acide, tantôt acidulé, font de ce roman une vraie réussite. Une réflexion pleine d'actualité sur les miroirs aux alouettes, sur les mirages et sur les sirènes du succès qui nous attirent dans leurs filets, avec beaucoup de talent et de grâce, en chansons...
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Collioure la mémoire et la mer

Un vrai bonheur pour tous ceux qui aiment cette ville et une occasion de la découvrir pour les autres.
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Ceux qui s'aiment

C'est un roman d'homme pour les hommes.

Une histoire presque banale si ce n'est la durée de cet amour , quoique .

Femme objet érotisé? Femme indispensable à l'homme ? Femme aiguisant le mystère ? Fantasme?

Qu'est-ce que l'amour pour l'auteur? Amour physique exclusif , nombriliste, sans concession ; quelle place pour l'autre ? Personnage égo centré qui nous donne SA définition de l'amour.

Amour vache !

Rien d'extraordinaire !!

Bof!



En conclusion qu'est ce que l'Amour ?....



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Comme une chanson

Pas arrivée à partager et même ressentir l'enthousiasme des premières critiques!

Ce personnage se berce d'illusions et en est même touchant mais le récit reste assez plat malgré les efforts sur les effets humoristiques ...

Cependant on sent bien la complète naïveté de cet apprenti chanteur populaire qui n'arrive pas à percer malgré ses efforts pour se faire reconnaître. Il se fait avoir tant est grand son aveuglement .

Les épisodes sur le PDG voyou de la maison de disques toulousaine la Baraka et ses acolytes n'apportent rien au roman ou pas grand chose sinon le milieu glauque ou évolue le monde de la musique et du spectacle.



Le rêve éveillé du protagoniste de décrocher un contrat s'éteind à 30 ans comme il l'avait promis.

La leçon à en tirer : il y a dans ce monde de paillettes beaucoup de candidats et peu d'élus !



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L'Ombre et le Fard

Court récit de cent pages d'un homme esthétiquement et sensuellement amoureux des femmes, fasciné par leur efforts pour s'embellir, par leur maquillage, qui devient collectionneur fétichiste de baisers laissés par le rouge à lèvres des femmes rencontrées et/ou aimées sur toutes sortes de supports. Il consulte régulièrement son herbier sur lequel figure, en dernier, l'ultime baiser de celle, décédée, qu'il considère comme la femme de sa vie.

Hommage sensible et délicat aux femmes, teinté de sensualité et d'érotisme, et donc au style léché. Voir en "Citations"
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Comme une chanson

Un bon moment !



Cette histoire qui s'étale sur de nombreuses années, bien qu'elle se focalise davantage sur une période, est à la fois drôle, mais aussi touchante, et se révèle même émouvante sur la fin.



Il faut dire que le parcours du jeune chanteur Boris, narrateur du livre, a de quoi faire rêver, mais entre le fantasme de la réussite et la réalité et ses difficultés à percer, il y a tout un monde bien décrit.



On est vraiment dans les années 80, c'est rempli bien sûr de référence à la variété française. On s'y amuse ! On le soutient, on souffre avec lui et se moque gentiment mais sans jamais se moquer de lui.

C'est également donc plus touchant et parfois cruel quand le chanteur en herbe se prend des vestes ou s'interroge sur son devenir.



Ça peut rappeler de loin le livre Podium, entre coulisse du spectacle et comique intime. C'est truculent et ça se lit vraiment très bien.
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L'Ombre et le Fard

Le roman juste et intime d'un homme amoureux des femmes et de leurs artifices" Et si, en se maquillant, les femmes se fabriquaient ? Si, dans un visage vierge et d'un geste sans bavure, elles dessinaient réellement leur bouche, leurs yeux ? "B. T.Le narrateur de L'Ombre et le fard aperçoit un jour, au sommet d'une montagne, une créature qui se remaquille sans un regard pour le panorama. Subjugué, il la surnomme la Pharaonne. Et lorsque le hasard la fait entrer dans sa vie, il accède à un univers fascinant : celui des femmes qui se fardent dans le secret du boudoir.En souvenir de cet inoubliable amour, il devient collectionneur d'empreintes, d'autographes au rouge à lèvres et feuillette les pages de son " herbier de baisers "...Un roman grave et léger à la fois, d'une justesse et d'une intimité rares, vision aiguisée, quasi initiatique, d'un homme amoureux des femmes et de leurs artifices.
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