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EAN : 9782493049162
210 pages
Arcane 17 (17/11/2022)
4/5   5 notes
Résumé :
2017. Paul Maraval vient de mourir, et c’est toute une époque qui remonte à la mémoire de son ancien ami Boris.
La folle époque des années quatre- vingt où, passionné de chanson, Boris rêvait de célébrité. Directeur artistique d’une maison de disques toulousaine, Paul fut le premier à croire en son talent et à le prendre sous son aile.
Dans une langue vive et chaleureuse, e... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
La parcours difficile et semé de désillusions d'un jeune chanteur à textes qui se tournera finalement vers l'écriture. Sans fioritures, synthétique, efficace, fluide, sensible, touchant, souvent drôle, bourré d'auto-dérision, ça sonne juste, vrai, sincère grâce à ce parfum autobiographique qui flotte en permanence. de nombreuses références à la chanson française, à des textes, enrichit l'ensemble, et on a vraiment l'impression de vivre une rétrospective de la scène des années 80 à travers les yeux embués de nostalgie de ce Boris Beaumont dont le talent certain aurait justifié une carrière de chanteur plus brillante. Mais quand on voit le chapelet de talents qui défilent à longueur de pages, on se dit que la concurrence est telle que, forcément, certains sont condamnés à passer à la trappe. Lecture vraiment très agréable.

J'ai apprécié l'ironie, le sens de la dérision, le talent de l'auteur à brosser un portrait caricatural (Roland Gauthier,le directeur de la maison d'édition et chanteur est très réussi). J'aimerais bien voir l'auteur s'essayer un jour au roman humoristique à la David Lodge ou Alan Bennett.
Voir extraits en Citations.

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Boris Beaumont chante depuis l'âge de dix ans. Il est prêt à se suicider s'il ne rencontre pas le succès . On est dans les années 80, à Toulouse, un directeur de studio d'enregistrement minable faisant miroiter à Boris des rêves de gloire... Faune bigarrée digne de la Cour des Miracles, en quête de producteurs, se croisent dans la Baraka. Mais il n'y a jamais de miracles et le succès se limite à quelques concerts sur les plages du Roussillon, dans des MJC ou dans de minuscules bars... Personnages pittoresques, formules savoureuses, situations cocasses, humour tantôt acide, tantôt acidulé, font de ce roman une vraie réussite. Une réflexion pleine d'actualité sur les miroirs aux alouettes, sur les mirages et sur les sirènes du succès qui nous attirent dans leurs filets, avec beaucoup de talent et de grâce, en chansons...
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Un bon moment !

Cette histoire qui s'étale sur de nombreuses années, bien qu'elle se focalise davantage sur une période, est à la fois drôle, mais aussi touchante, et se révèle même émouvante sur la fin.

Il faut dire que le parcours du jeune chanteur Boris, narrateur du livre, a de quoi faire rêver, mais entre le fantasme de la réussite et la réalité et ses difficultés à percer, il y a tout un monde bien décrit.

On est vraiment dans les années 80, c'est rempli bien sûr de référence à la variété française. On s'y amuse ! On le soutient, on souffre avec lui et se moque gentiment mais sans jamais se moquer de lui.
C'est également donc plus touchant et parfois cruel quand le chanteur en herbe se prend des vestes ou s'interroge sur son devenir.

Ça peut rappeler de loin le livre Podium, entre coulisse du spectacle et comique intime. C'est truculent et ça se lit vraiment très bien.
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Pas arrivée à partager et même ressentir l'enthousiasme des premières critiques!
Ce personnage se berce d'illusions et en est même touchant mais le récit reste assez plat malgré les efforts sur les effets humoristiques ...
Cependant on sent bien la complète naïveté de cet apprenti chanteur populaire qui n'arrive pas à percer malgré ses efforts pour se faire reconnaître. Il se fait avoir tant est grand son aveuglement .
Les épisodes sur le PDG voyou de la maison de disques toulousaine la Baraka et ses acolytes n'apportent rien au roman ou pas grand chose sinon le milieu glauque ou évolue le monde de la musique et du spectacle.

Le rêve éveillé du protagoniste de décrocher un contrat s'éteind à 30 ans comme il l'avait promis.
La leçon à en tirer : il y a dans ce monde de paillettes beaucoup de candidats et peu d'élus !

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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Quand le magnétophone daigne enfin s’arrêter, j’écarte mes mains de la guitare comme si elle était chauffée à blanc. Bouche sèche et front moite, j’entends déjà les sifflets, les huées, les « Va te coucher, minable ! », je sens les fonds de verre qu’à défaut de tomates on va me jeter à la figure. Encouragés par le DJ, les gens m’applaudissent et mon oncle me félicite comme si de rien n’était.
Personne ne m’a écouté. Je ne vois pas d’autre explication. Le patron pioche un billet de cent francs dans la caisse. Il est temps de regagner mon lit où le souvenir du désastre m’empêche de trouver le sommeil. Tournant toute la nuit dans mes draps, je revis encore et encore chaque seconde de ces horribles moments, et je n’ai qu’une envie : c’est de recommencer.

A La Paloma, une autre discothèque où trois troufions imbibés de gin tonic viennent jouer les choristes dans mon dos. Au Newlook, un bar américain où j’assure la première partie d’une strip-teaseuse. Dans une MJC, où les cours de danse rock de la salle adjacente recouvrent ma voix. Sous les arcades d’un centre commercial de quartier, pour son inauguration qui donne lieu à cinq jours de braderie et à un cocktail offert par la pizzeria 0 Sole mio. À Cahors, en compagnie d’un chanteur de charme de quarante-six ans qui va casser la baraque, assure son attachée de presse, et dont je n’ai plus jamais entendu parler. Dans la Salle de la Piscine, à Toulouse, lors d’un rassemblement d’Amnesty International où je dois succéder à un réfugié zaïrois venant de décrire les tortures qu’il a subies en prison. Au foyer rural de La Sauzière-Saint-Jean où, pour une fois, c’est moi qui dispose d’une première partie, l’Accordéon club gaillacois. Dans des maisons du temps libre. Des maisons familiales de vacances. Des maisons de quartier. Des hangars ou des granges rebaptisées cafés-théâtres, cafés-concerts, cabarets ou music-halls. Des festivals que personne ne connaît mais qui détrôneront très bientôt le Printemps de Bourges, juré, craché. Des foires économiques dont les véritables vedettes sont des tronçonneuses, des motoculteurs, le dernier break de Peugeot, Mister Cassoulet ou Miss Cabécou. Je chante n’importe où, n’importe quand, face à n’importe qui, dans des conditions la plupart du temps exécrables. Je ressemble à ces militaires en manœuvres qui rampent dans la boue. Après tout ça, triompher à l’Olympia me paraîtra une broutille.
D’ailleurs, je l’aime bien, cette boue. Ou plutôt je l’oublie très vite, dès que ma bouche s’ouvre pour chanter. L’organisateur est un crétin doublé d’un incapable, j’ai dû me changer dans un placard à balais, la sono qui sert d’habitude pour le loto des chasseurs crache comme un tuberculeux, le public se compose d’une dizaine de personnes dont trois gosses qui courent en hurlant dans les travées, rien n’y fait, sur scène je prends un plaisir fou. Bien sûr, avant de la rejoindre je me découvre les symptômes d’une dizaine de maladies graves et je pense mourir quand le présentateur prononce mon nom mais, dans le fond, je l’attends avec impatience, ce trac qui m’écrase la poitrine, me verse de l’acide dans le ventre. Il signifie que quelque chose d’important va se passer.
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Une chanson m’accompagne toujours. Je me promène à Toulouse ? Le « Ô mon país » de Claude Nougaro résonne dans ma tête. Je croise une femme aux cheveux gras ? Une voix me souffle : « Tu t’laisses aller ». Trop de monde dans la rue ? Je suis « emporté par la foule ». Pour moi, toutes les salades de fruits sont « jolies, jolies », toutes les mers ont des reflets d’argent, tous les oiseaux vivent d’air pur et d’eau fraîche, toutes les Annie aiment les sucettes et tous les légionnaires sentent le sable chaud.
Je complète aussi les paroles que j’entends. Un ami commence : « Elle m’a dit... », et j’enchaîne : « ... d’aller siffler là-haut sur la colline », alors qu’il se plaint des reproches de sa sœur. « Il pleut... » constate un voisin ? Ce ne peut être que sur Nantes, ou bien dans ma maison car toutes les tuiles s’en vont. Ma vie est une comédie musicale, même si cette manie me pèse quelquefois. Je me sens assez fêlé pour fredonner « Je suis mala-a-a-de... » à l’annonce de mon cancer.
« Si tu retenais aussi bien tes maths, tu serais Einstein », grince régulièrement mon père. Mais je ne veux pas être Einstein, moi. Je veux être chanteur. Art majeur ou art mineur, ce n’est pas mon problème. Entre les mots, les notes et les modulations de la voix, la chanson possède l’arsenal nécessaire pour exprimer tout ce qu’un être humain peut éprouver. Quand je me sens mal, chanter me permet d’aller mieux. Quand je me sens bien, chanter me permet de partager ma joie. Il faudra que j’en parle à mon père : je me demande quelle chanson a entonné Einstein quand il a découvert son E = MC2.
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« Nous vous remercions de votre cassette qui n’a hélas pas retenu l’attention de notre comité d’écoute. En vous souhaitant bonne chance dans la suite de vos démarches, nous vous prions d’agréer l’expression de nos sentiments les meilleurs. »
Ces salauds n’ont même pas écouté.
Ou peut-être que si. Comment savoir ? CBS, Polydor, Tréma, RCA… Au fil des jours, les lettres se suivent et se ressemblent. Seules de menues différences apparaissent dans la formulation : « Nous n’avons pas été séduits » ou « pas été convaincus », « Nous regrettons de ne pouvoir envisager une collaboration », « Votre travail ne correspond pas à l’optique de la maison »… L’expression « Musicalement vôtre » semble particulièrement appréciée pour indiquer qu’on peut aller se faire foutre. Uniques traces humaines, mon nom au stylo bille après le Monsieur de l’en-tête. Ainsi que deux traits qui barrent le Madame et le Mademoiselle quand on y a pensé.
Personne n’a jugé bon de m’expliquer ces refus. Mes chansons ont-elles inspiré un rejet unanime ? De l’indifférence ? S’est-il trouvé une bonne âme pour les défendre ? Ont-elles failli être retenues ? Quels sont leurs atouts, leurs défauts ? Une lettre type est une lettre anonyme dont les acteurs ont inversé leurs rôles. L’expéditeur est connu, c’est le destinataire qu’on ignore.
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- On encourage Boris…Les remières notes de la bande-son éclatent. Oui, je rêve de succès depuis un temps où l’interprète de Quand la musique est bonne n’était connu de personne, et le moment est peut-être venu de réaliser ce rêve. En empoignant le micro, j’ai une pensée reconnaissante envers Marianne. Son initiative m’a extirpé d’une gadoue moins glamour que celle de Pétula Clark. Cette soirée représente une occasion en or pour ma carrière. Loin de la tiédeur de mes derniers spectacles, je vais montrer de quel bois précieux mon talent est fait.
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Les rêves n’ont pas de prix. Même les plus démunis finissent par rassembler l’argent, vingt-cinq ou trente mille francs pour l’enregistrement d’un quarante-cinq tours, jusqu’à dix millions de centimes pour l’album. Une fois les musiciens réglés au lance-pierre, de larges bénéfices dans la tirelire de Baraka. Pas la moindre promotion, trois ou quatre cartons de disques qui se battent en duel dans un placard…
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Video de Brice Torrecillas (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Brice Torrecillas
Rencontre avec Santiago Mendieta, Laurence Turetti, Paul Périé, Pierre Challier, Brice Torrecillas
Les auteurs du 12e et dernier numéro de la revue Gibraltar avec un dossier Cinéma: La Méditerranée comme miroir, Robert Guédiguian, Hayao Miyazaki et Saint-Exupéry, le village palestinien de Tantura, la lutte du Bourdigou et de ses paillotes, la république de Port de la Selva, une histoire du figuier… Dans son nouveau numéro, la revue annuelle Gibraltar s'intéresse au cinéma comme révélateur et miroir des mondes méditerranéens, grâce à son pouvoir d'évocation et émotionnel hors du commun. Pas d'exhaustivité tant le réservoir de cinéastes de grand talent qui documentent le réel et le quotidien des sociétés du Bassin méditerranéen est immense.
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23/03/2024 - Réalisation et mise en ondes Radio Radio, RR+, Radio TER



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