La douleur est un mur. On ne peut ni le franchir, ni le contourner, ni le percer; il faut réussir à en prendre la forme, se couler dans l'acceptation et croire en l'éloignement, déchirer les photos, jeter les cadeaux, les lettres, les symboles, pleurer la nuit et hurler le matin, réussir à sentir à nouveau la douceur de la brise sur la peau, à aimer le pourpre et le rose de certains couchers de soleil, laisser son enfant vous prendre dans ses bras, mais l'empêcher de vous bercer pour qu'il grandisse serein, apprécier la nostalgie, mais ne pas y sombrer. Et puis, il y a l'amitié, la vraie, la grande, l'indéfectible. Et les chiens. Je vais chaque jour parler à leur tombe. Ce n'est pas triste. Nous avons de belles conversations et d'immenses fous rires.