Pour profiter du tableau champêtre qui s’offrait à lui, telle une œuvre de Jean-Gabriel Domergue, il s’assit sur une marche d’escalier et admira un long instant la jeune femme. Des mèches brunes s’échappaient du chapeau de paille qui masquait son visage, le tissu vaporeux, imprimé de petites fleurs, de sa robe voletait par à-coups au gré du souffle du vent et découvrait ses jambes fuselées.
Dieu que cette femme est belle !
Crinière de jais et cheveux se mêlèrent dans une vague ondulante et gracieuse.
À cette heure matinale, pas de téléphone, pas d’ex-femme. Ni même de touristes à la peau blafarde en ce début d’été. Le cavalier affectionnait ces rares moments de liberté totale, juste son cheval et lui, en complète osmose avec le paysage.
Personne sur le chemin. Après deux fermes insignifiantes, les volets bleu lavande de la troisième attirent mon regard. Encore cent cinquante mètres en direction de la forêt et je devrais voir l’entrée de la maison au bout de la route, là où démarre un sentier de grande randonnée, là où enfin, je serai chez moi.