Poèmes d’un rescapé
1965
La tumeur
de mon bras a eu
vingt ans cet été
Mes globules blancs
suffisent à peine
C’est l’été dirait-on
Libellules au ciel
Dans ma tête les enfants
qui ne vieilliront jamais
Lauriers-roses dans la ville
Criant dans les rues je défile
cette année encore
Comme à l’ordinaire
les érables rougissent où
sont les cendres des enfants
Pour le nouvel an
couper une branche de prunier au
cimetière des enfants
Seule chose au monde en
quoi je puis croire cette
pierre que je caresse
// Matsuo Atsuyuki