Bruno Dumézil

Pouvait-il y avoir des "christiana tempora" après l'Empire, c'est-à-dire sans l'Empire ? Ce fut là l'un des objets de la rédaction de la Cité de Dieu, où Augustin entendit prouver que la chute de Rome ne signifiait ni la fin des temps, ni la fin de l'ère chrétienne. L'histoire du salut n'était pas entièrement de ce monde. Il n'en restait pas moins que les évêques, à qui revenait la charge d'accomplir la mission apostolique de conversion universelle, allaient perdre, avec l'affaiblissement puis la disparition des empereurs chrétiens de l'Occident, leurs principaux soutiens. Sous quelles formes devaient-ils désormais espérer accomplir l'impératif de prosélytisme ?
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