Circuler sans entraves dans le »village global » est aujourd’hui le privilège des marchandises, des capitaux et des citoyens occidentaux – dont beaucoup, malgré des revenus modestes, peuvent aller jouer aux riches dans les pays du Sud, grâce aux vols low cost et à l’industrie des vacances à bas prix
Trouver les mots, le geste qui apaise, ne pas se laisser empoisonner par les regrets, lâcher prise, digérer la perte, se plonger dans une peine cristalline. Facile à dire.
Tu es là avec les mains vides et tu en as marre de galérer et d’attendre quelque chose qui, tu le sais bien, ne viendra jamais à toi si tu ne vas pas le chercher avec tes pieds. Alors un beau jour tu secoues ta carcasse et tu tentes ta chance, en te disant que si ça tourne mal, il sera toujours temps de rebrousser chemin
Des adieux rêvés pour remplacer nos adieux volés.
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Et puis on nous a empêchés d'aller te voir. Tu es mort tout seul.
L’histoire de Mahmoud Traoré est celle de milliers de jeunes Africains qui, attirés par le chant des sirènes du mode globalisé, se lancent sur les routes de l’exil en taxi-brousse, en train, en camion à bestiaux, en pirogue, à pied… A travers le Sahel, le Sahara, la Libye et le Maghreb, Mahmoud a mis trois ans et demi pour parcourir la distance qui sépare Dakar de Séville – quand un touriste européen aurait à peine mis plus de trois heures en avion
Gourougou est une zone boisée où s'enchevêtrent pins, chênes blancs et verts, eucalyptus et tout un maquis d'arbustes épineux: on s'y perd facilement. L'avantage, c'est que dans ces sous-bois, le soleil ne cogne pas trop fort et qu'il y a plein d'endroits où se cacher. Les ghettos sont là, tapis dans les vallonnements.
L'absence s'ouvre et c'est une béance peuplée de fantômes. La séparation à jamais me renvoie aux racines, aux premières traces que l'existence imprima dans ma conscience d'enfant.
La mondialisation par le haut se hérisse de barbelés et de contrôles chaque jour plus paranoïaques
Au Sénégal autant qu' ici, il ne faut jamais perdre la fierté d'être toi-même, d'appartenir à ta culture, à la terre qui t'a vu naître, si tu ne veux pas perdre en même temps la joie de vivre et le sens de l'hospitalité.