Chapitre 1 :
Delaney
«… — Vous êtes Américaine ?
Il passe la main entre ses jambes, ramasse le téléphone et me le tend. Son ton est plus dur maintenant.
— De Chicago.
Il grogne.
— Pas étonnant que vous rouliez au milieu de la route.
— Je ne conduisais pas au…
Merde. Je réalise qui il doit être.
— Attendez, c’est vous l’abruti qui m’avez fait sortir de la route ?
— Je ne vous ai pas fait sortir de la route, chérie.
Ses yeux se rétrécissent.
— Vous aviez toute la place.
— Vous conduisiez comme un fou. Je ne sais pas quelle est la limite de vitesse ici, mais je suis presque sûre que vous l’avez largement dépassée.
Il ouvre la bouche pour répondre, puis la referme. Il se passe les doigts dans les cheveux et jette un coup d’œil par la fenêtre. Froid et distant. …»
Je ne peux pas laisser mes émotions s’en mêler. Sa place n’est pas ici. Et même si c’était le cas, je n’ai pas de place dans ma vie pour quelqu’un comme elle. Quelqu’un qui exigera plus que ce que je peux donner, tout.
Chapitre 1 :
Delaney
«… Je sors le billet plié de ma poche et le serre contre ma poitrine.
— Si quelque chose arrive…
Elle l’avait mis dans ma main avant son opération. Cette liste l’avait accompagnée partout. Tous ses rêves griffonnés sur un fichu morceau de papier.
— Si je ne peux pas…
— Tu vas t’en sortir.
— Promets-moi.
J’avais fait la promesse. Non pas parce que je pensais qu’elle ne le ferait pas, mais parce que je croyais de tout mon cœur qu’elle le ferait.
Vis ta vie pour nous deux, Delaney.
Je ne peux retenir les larmes qui coulent sur mes joues. La colère se mêle à l’angoisse.
— Maudit sois-tu, Maeve ! Maudite soit ta liste. Et maudite sois-tu pour m’avoir laissée seule !
Le ténor continue de chanter ses paroles déprimantes.
Le whisky est le remède pour un cœur brisé.
Il n’y a pas de remède pour un cœur brisé. Il n’y a que des moyens d’endormir le chagrin. …»
La culpabilité, et un sens de la moralité que je ne savais pas encore posséder dans mon cœur de pierre sont les seules choses qui m’empêchent de la laisser ici.
Ce n’est qu’un baiser, mais la chaleur qui s’en dégage est dévorante, faisant fondre le monde autour de nous, jusqu’à ce qu’il n’y ait plus qu’elle et moi.