La mort n’est pas une étape, une réalité qui succède à la vie dans le temps, de façon chronologique.
C’est un état.
Comme la matière, comme l’eau, qui change de forme avec la chaleur, prend de l’expansion. De glace, elle devient liquide, puis gazeuse, avant de se condenser à nouveau au contact d’une surface froide. La conscience, de la même manière, change de forme au moment de mourir, les molécules qui la constituent se distancient, elle flotte.
Jusqu’à ce qu’il y ait contact.
Il se passe toujours des choses, la nuit, à la pointe aux Anglais. La plupart des gens n’en ont pas conscience, ils ne viennent ici que le jour. Ils ne connaissent pas les nuits étoilées de décembre ni celles que les orages de juillet illuminent. Ils ne soupçonnent pas les êtres étranges qui y rôdent, ce qu’ils y font. Moi, je vois tout.
(incipit)