Carles Diaz vous présente son ouvrage "L'arbre face au monde : vies et destin de Carl Alexander Simon" aux éditions Poésis.
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un récit poétique contemporain très profond qui réunit beaucoup d'images et renouvelle en quelque sorte la parole et l'image "clichée" de la poésie. C'est un texte empreint de force et de sentiment, mais aussi d'esthétique et d'une recherche au sens large... j'ai eu l'impression que ce livre est un point de rendez-vous entre l’archaïque et le contemporain. Le tout repose sur le pouvoir de la parole.
Je répétais de chute en chute les noms des îles de la nuit, des disparus, des uns et des autres.
Je pensais à vous, oiseaux en transit, à votre polyphonie du petit matin ; je me souviens d’un son de haches dans les ruines du brouillard d’où je vous voyais émerger.
J’étais seul, loin de ces choses oblitérées que je ne voulais pas voir, ces choses passées et à venir. Seul, solitaire face au bruissement des sèves sur une terre muselée et devenue sourde, essorée de toute sa profondeur, puis brusquement souillée d’iniquités et de revanches écumantes.
Je voulais regagner la voie païenne du ciel.
Tornavi dire cada còp que tombavi los noms de las isclas de la nuèit, dels dispareguts, dels uns e mai dels autres.
Pensavi a vosautres, ausèls que passatz, a vòstra polifonia a l’auba ; me remembri un son de destrals dins las roinas de la nèbla que vos’n vesiái sortir.
Eri sol, luènh d’aquels afars escafats que los voliái pas veire, aquels afars passats e avenidors. Sol, solitari davant le brusiment de las sabas sus una tèrra enmorralhada e venguda sorda, liurada de tota sa pregondor, puèi d’un còp embrutida d’iniquitats e de revenges forfolhaires.
Me voliái adralhar tornarmai per la via pagana del cèl.
II
extrait 1
Toute ma jeunesse
a rêvé sur les atlas,
sur les cartes bordées de chansons
et parfumées d’inconnu.
Le visage du monde
est cette plaine sans bords
où se fonde l’errance ;
la nudité des premiers hommes
s’anime de prestes lueurs,
s’accouple au fleuve nourricier.
Les eaux qui s’étendent à l’infini
sèment la caresse de toute fortune,
la grâce de la communion
du limon et de la vie,
de la soif et de l’immuable.
...
Hors de la source où le temps nous entraîne,
les cheveux sur les yeux
et le coeur au vent,
je crois retrouver ta présence
un peu et partout, comme un feu
que nulle main n'a allumé,
comme la voix qui sort de la pierre
et résonne au seuil du grand pays,
au-devant des hautes falaises
que raye le cri des mouettes.
(" Polyphonie landaise")
II
extrait 2
Par un cliquetis d’éperons,
j’ai fait l’appel des vents,
des mers inouïes ,
des chances mémorables ;
j’ai répondu au sifflet
des navires.
Et maintenant, je me retourne :
que suis-je ?
La terre et l’eau,
la sève des tamaris,
un triton frisant la houle,
un hôte prodigieux
en place de l’orage.