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Citation de santorin


La dame était assise, toute droite, au milieu d'un canapé tout aussi raide, qu'elle occupait comme s'il s'agissait d'un trône. Le salon était éclairé par des bougies. La tante l'attendait - ce fut son impression - immobile, les deux mains appuyées sur la tête d'ivoire - celle d'un loup - de sa canne. Toute vêtue de noir, avec une jupe aussi longue que celle de sa soeur Maria Zenaida, qui la recouvrait jusqu'à la pointe de ses bottines noires. Elle portait une blouse noire à volants, un camée pour seul ornement sur la poitrine et un collier de chien noir autour du cou.
Le visage blanc se refusait à tout maquillage ; toute l'expression l'affirmait hautement : les frivolités ne sont pas pour moi. Pourtant, elle était coiffée d'une perruque acajou, sans le moindre cheveu blanc, mal ajustée sur sa tête. Sa seule coquetterie, se dit Alex en réprimant un sourire, était un antique pince-nez - des "quevedos", en espagnol, comme le lui avait appris sa mère -, ces lentilles sans branches qu'elle portait fièrement plantées sur l'arête du nez. Alejandro, en habitué de la cinémathèque française de la rue d'Ulm, les associa au souvenir du lorgnon brisé et ensanglanté de la femme blessée sur les marches d'Odessa dans Le cuirassé Potemkine...
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