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3.48/5 (sur 678 notes)

Nationalité : Mexique
Né(e) à : Panama , le 11/11/1928
Mort(e) à : Mexico , le 15/05/2012
Biographie :

Carlos Fuentes Macías est un romancier, nouvelliste, dramaturge, scénariste, journaliste et essayiste mexicain.

Ses parents sont diplomates. Il partage son enfance entre Quito, Montevideo, Rio de Janeiro, Washington, Santiago du Chili et Buenos Aires. Adolescent, il retourne vivre au Mexique où il fait des études de droit à l'Université de Mexico. Après ses études, il travaille pour l'État mexicain, en tant que membre de la délégation mexicaine auprès de l'Organisation internationale du travail, chargé de la presse auprès du ministère des Affaires étrangères (1950-1952).

Les premiers textes de Carlos Fuentes sont publiés dans des revues dès 1948. En 1954, son recueil de nouvelles, "Jours de carnaval" (Los días enmascarados), est édité. En 1955, il fonde avec Octavio Paz et Emmanuel Carballo, la "Revue mexicaine de Littérature".

En 1958, il publie son premier roman, "La plus limpide région" (La región más transparente), fresque critique du Mexico contemporain et en 1959 "Les bonnes consciences". Il abandonne son poste de directeur des relations culturelles au Ministère des Affaires étrangères pour celui de rédacteur de presse (El Espectador).

Il poursuit son œuvre avec d'autres romans comme "Le Chant des aveugles" (Cantar de ciegos, 1964), "Peau neuve" (Cambio de piel, 1967), "Terra Nostra" (1975) et "Le Vieux Gringo" (Gringo viejo, 1985) qui lui offrent une renommée internationale.

Pour le théâtre, il écrit "Le Borgne est roi" (1970) et "Tous les chats sont gris" (1971). Il consacre des essais à William Faulkner, Herman Melville, Jean Genet, Luis Buñuel et Jane Austen. Il publie des essais politiques et historiques ("La Révolution de mai" en 1968 ou "Temps mexicain" en 1972). En 1965, il est cofondateur de la maison d’édition mexicaine Siglo XXI.

De 1973 à 1977, il est ambassadeur du Mexique en France. Il enseigne également dans plusieurs universités aux États-Unis (Columbia, Cambridge, Princeton, Harvard). Il se lie avec Gabriel García Marquez, Milan Kundera, William Styron, etc.

Son roman "Terra Nostra" a obtenu en 1977 le prix Romulo Gallegos, la plus haute distinction littéraire d’Amérique latine, ainsi que le prix Xavier Villaurrutia. Carlos Fuentes obtient le Prix national de Littérature en 1985 et le prestigieux Prix Cervantès en 1987 pour l’ensemble de son œuvre.

Après un divorce, il épouse en 1973 la journaliste Sylvia Lemus avec qui il a un fils, le poète Carlos Fuentes Lemus (1973-1999) et une fille.
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Source : Gallimard
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Mercredi 20 octobre 2011, Carlos Fuentes reçoit les insignes de Docteur Honoris Causa. Biographie: Né en 1928 à Panamá où son père était alors Ambassadeur du Mexique, Carlos Fuentes est un des plus grands écrivains du XXe et du XXIe siècle. Sa pensée et son œuvre romanesque ont largement influencé les écrivains et les intellectuels espagnols et latino-américains contemporains. Catégorie Éducation Licence Licence de paternité Creative Commons (réutilisation autorisée)

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Citations et extraits (229) Voir plus Ajouter une citation
Quand la passion emporte l'homme, la raison le suit en pleurant et en l'avertissant du danger : mais dès que l'homme s'est arrêté... la passion lui crie : 'Et moI, je vais donc mourir ?"
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tous… nous avons tous besoin de témoins de notre vie pour pouvoir la vivre…
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« Je l’ai étreint de toutes mes forces, presque comme si en le tuant je l’aimais et qu’il fût, d’un seul coup, la consommation des deux actes que je m’étais refusé à accomplir dans cette guerrilla. Tuer et forniquer. Je regardai les yeux jaunes, vitreux de l’Indien qui combattait avec les Espagnols et je refusai de me laisser aveugler par la partialité. Je ne le tuais pas parce qu’il était royaliste, mais parce qu’il était indien, faible, pauvre, différent... Je lui ôtais à jamais son destin sans même savoir si je pouvais vraiment (à jamais) l’intégrer au mien...
« Agrippé à lui, je plantai mon poignard au plus profond de son ventre brun, de ses entrailles chaudes comme les miennes, mais nourries d’une autre cuisine ; ici l’eau tarde à bouillir _ pensais-je de façon absurde au moment de le tuer, accroché à son cou, en lui enfonçant mon couteau dans le ventre ; les pommes de terre mettent des heures à cuire...
« Je tuai pour la première fois. Tout se produisit en un instant. Et je fus stupéfait d’être toujours vivant... (p.141)
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Quand il retrouva ses esprits, il faisait nuit et les bruits s'étaient tus. La première chose qu'il vit, ce furent les yeux bleus, comme deux traits de lumière, d'un homme barbu qui sirotait son *maté et qui ne cessait de le regarder. Il était hirsute ; sa tignasse noire s'entrouvrait à peine à la hauteur de ses sourcils touffus ; sa barbe et sa moustache montaient jusqu'à ses pommettes et descendaient sur sa poitrine. Sa peau, par contre, était pâle comme la cire. Un teint de saint qui n'a jamais vu la lumière en dehors de l'église, bien que les yeux bleus fussent plus pâles encore que la peau ; pourtant, ils l'illuminaient. Les mains, qui entouraient le pot de maté, étaient la négation même de cette pâleur de cire, non pas par leur couleur, mais par leur rudesse. Et malgré tout il y avait dans ces doigts comme de la pitié, de la gratitude, du sacrifice. (* infusion, p.124)
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La matinée était à la fois fraiche et chaude : à Acapulco, la radieuse chaleur sèche rachète tout- la laideur des édifices, la saleté des rues, la misère des gens en plein zénith touristique, l’aveuglement des riches qui font semblant de croire qu’ici il n’y a pas de pauvres, cette situation inexplicable , injuste, impardonnable peut-être, finalement.
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La dame était assise, toute droite, au milieu d'un canapé tout aussi raide, qu'elle occupait comme s'il s'agissait d'un trône. Le salon était éclairé par des bougies. La tante l'attendait - ce fut son impression - immobile, les deux mains appuyées sur la tête d'ivoire - celle d'un loup - de sa canne. Toute vêtue de noir, avec une jupe aussi longue que celle de sa soeur Maria Zenaida, qui la recouvrait jusqu'à la pointe de ses bottines noires. Elle portait une blouse noire à volants, un camée pour seul ornement sur la poitrine et un collier de chien noir autour du cou.
Le visage blanc se refusait à tout maquillage ; toute l'expression l'affirmait hautement : les frivolités ne sont pas pour moi. Pourtant, elle était coiffée d'une perruque acajou, sans le moindre cheveu blanc, mal ajustée sur sa tête. Sa seule coquetterie, se dit Alex en réprimant un sourire, était un antique pince-nez - des "quevedos", en espagnol, comme le lui avait appris sa mère -, ces lentilles sans branches qu'elle portait fièrement plantées sur l'arête du nez. Alejandro, en habitué de la cinémathèque française de la rue d'Ulm, les associa au souvenir du lorgnon brisé et ensanglanté de la femme blessée sur les marches d'Odessa dans Le cuirassé Potemkine...
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Mexico lui parut une ville sans limites, livrée à sa propre vitesse, ayant perdu ses freins, prête à rivaliser avec l'infini, remplissant le moindre espace vide, avec n'importe quoi, murets, bicoques, gratte-ciel, toits de tôle, murs de carton, monceaux d'ordures, ruelles sordides, panneau publicitaire sur panneau publicitaire...
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Ma queue reste rigide, comme attendant la jouissance suivante, mais je me rends compte qu’en réalité elle ne fait que présager, par sa dureté excessive, la rigidité absolue, le rigor mortis qui va bientôt s’emparer de tout mon corps encore souple, bronzé, amolli et pas rasé. Est-ce le rêve de chaque homme que d’être en état d’érection permanente, ce que les médecins appellent priapisme ? Eh bien, Dieu vient de me l’accorder, avec autant de grâce qu’il accorde le génie militaire au conquérant, l’astre poétique à l’écrivain, l’oreille musicale au musicien, la langue au traducteur…
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Les paroles d’un poème ne recommencent à être, parfaites ou imparfaites, que lorsqu’elles coulent de nouveau, c’est-à-dire lorsqu’elles sont dites – dichas. Dicha et des-dicha (heur et malheur : bénédiction et malédiction) : le poème que je suis en train de traduire s’intitule El Desdichado, mais l’original français ne contient pas ce fantôme verbal de la langue espagnole, dans laquelle dire consiste non seulement à rompre le silence mais à exorciser le mal. Le silence c’est dé-dire (des-dire) : une des-dicha. La voix est dire (decir) : une dicha. Le silencieux est le des-dichado, celui qui ne dit pas ou qui n’est pas dit – le maudit. Et elle, La Desdichada, ne parle pas, ne parle pas…
Je pense à tout cela et je me surprends moi-même. Mon émotion me déborde, je la transfère sur elle qui ne parle pas : Amour, qui que tu sois, tu t’appelles appel (appeler c’est convoquer, nommer c’est invoquer) : parle à travers moi, Desdichada, fais confiance au poète, laisse-moi te dire, laisse-moi te donner l’heur de dire : dis en moi, dis par moi et en échange de ta voix, je te jure fidélité éternelle, à toi seulement. Tel est mon désir, Desdichada, et le monde tarde tant à me donner ce que je désire, une femme pour moi tout seul, moi seul pour une femme.
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Fesses dures comme des nèfles, veloutées comme des pêches. Fesses vibrantes comme des anguilles, patientes comme des calamars. Fesses protectrices de l’essence obscure, la douce et mince toison. Impossible protection des larges hanches, des tailles incroyablement fines, les cuisses d’eau et d’huile qui entourent, défendent, protègent le lieu sacré, le réceptacle du vagin, les sept culs qui m’appartiennent ce matin, que je sens, touche, désire et distingue.

Sept culs, sept. Cul intérieur de papaye qu’on vient d’ouvrir, chair rose, intouchée telle une perle carnivore et parfumée. Cul palpitant de jeune louve blessée, récemment séparée de sa mère, traversée par la maudite flèche d’un chasseur intrus. Cul de source pure, eau qui court sans obstacles, sans remords, sans se soucier de son destin qui la précipite vers la mer qui va l’engloutir dans sa fourche salée. Cul de nuit à l’affût en plein soleil, gardée en réserve en prévision des faiblesses du jour, nuit vaginale en prévision du jour où le soleil ne se lèvera plus et où le sexe de la femme devra occuper le centre de l’univers. Quatrième cul des filles d’Acapulco, chambre quatrième, cul telle une chambre meublée, chaude, accueillante, en attente de son hôte parfait. Cul cinquième, le cinquième n’est jamais mal venu, dit-on ici, cul métallique de veine qui résiste à la pénétration, qui refuse de livrer son or, qui exige du mineur qu’il meure d’abord de suffocation au cœur du tunnel. Cul glorieux des libations eucharistiques, cul sixième, cul religieux, irlandais, noir, comme dirait mon épouse waspique, Wasp blancanglosaxonprotestant qui essaie de me refiler ses vieilleries ancestrales, tu ne sais pas jouir, Vince, si tu ne t’imagines pas plongé dans le péché, pauvre Apollon de Celluloïd, inflammable, périssable, prends-moi comme on prend une femme, un autre être humain, comme ton égal, non comme un symbole de ton odyssée spirituelle, fils de pute, je ne suis ni ta communion ni ta confession, je suis ta femme, un autre être humain, quelle idée j’ai eue d’épouser un Irlandais catholique qui croit dans la liberté du péché, et non dans la prédestination de la chair !

C’est cela que je fuis : je veux jouir du dernier cul, le septième sceau, le cul sans attributs, le purgatoire sexuel sans paradis ni enfer, avec mon nom tatoué à l’entrée du vagin, Vince Valera, Apollon vaincu : les sept filles sur ma verge, toutes les sept me suçant, l’une après l’autre, l’une me suce, la deuxième me met le doigt dans l’anus, la troisième m’embrasse les couilles, la quatrième me met sa chatte dans la bouche, la cinquième me mordille le bout des seins, la sixième me lèche les orteils ; la septième, la septième promène ses seins immenses sur tout mon corps, elle dirige les autres, elle fait sauter ses seins sur mes yeux, m’en caresse les testicules, fait tourner un téton autour de ma queue, puis chacune d’elles me pompe à son tour…
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