En buvant de l’ouzo « sans rival »
En buvant de l’ouzo « Sans rival »
Je me suis rappelé
De très anciens villages,
Des phrases inachevées
Faites d’olives, de pastourma,
Et d’un peu de fromage de Kyntho.
L’odeur du rez-de-chaussée,
Et la clef des cabinets
Toujours dans les mains du propriétaire.
Stratos, Procope, Kostis,
Et Vaghia, originaire de Kozani,
Qui tant voulait, dans la capitale,
Devenir metteur en scène. Tous mes amis
Qui ne peuvent boire
Et les autres qui boivent désormais sans moi.
Je me suis rappelé tout cela,
Comme un poème de Kavaffis en traduction,
Quand tu n’as pas l’original, quand,
Ne pouvant plus résister
A l’embrasement de la mémoire
Tu mets beaucoup d’eau, tu mets de la glace,
Et tu bois alors un liquide
Blanc, doux et nostalgique.
Vassilis Vassilikos
Pauvre Depestre dit un homme aux yeux distraits.
Pourquoi, pauvre de moi ?
Vivre loin de son pays natal
n'est un malheur que pour ceux qui ont
manqué le train bleu de leur enfance.
Le train de mes années émerveillées,
je le prends encore chaque matin
dans le moindre brin d'herbe.