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Citation de terryjil


Le laborieux processus de travail fait appel à une résine extrêmement toxique extraite d'un arbre de la famille de l'acacia, le Rhus vernicifera, que l'on trouve en Chine et au Japon. Exposée à l'oxygène dans une atmosphère humide, la résine forme une surface dure exceptionnellement solide qui résiste aux chocs, à la moisissure, aux produits chimiques et en partie à la chaleur. La résine liquide est mélangée à de la pierre en poudre et appliquée en couches très fines sur une base de bois dont la surface a été passé à la pierre ponce, entoilée de soie fine et enduite de gomme de riz. La méthode nécessite vingt couches d'apprêt de chaque côté , dans un environnement sans aucune poussière. après avoir séché en humidité contrôlée de deux à quatre jours, chaque couche est poncée pour obtenir un fini parfaitement lisse. Cette technique lente et fastidieuse répond à des objectifs à la fois esthétiques et pratiques. Sous sa forme naturelle, la laque sèche et prend une couleur brun foncé. Des pigments naturels peuvent lui être ajoutés pour obtenir des tons de rouge, noir et jaune. D'autres couleurs s'obtiennent en additionnant des pigments à l'huile aux couches finales, et l'on peut incruster des métaux précieux et autres matériaux naturels et/ou graver des lignes en surface. Outre la complexité technique et exigeante de ce travail, le contact prolongé avec la résine provoque souvent des irritations douloureuses dont Eileen Gray finit par souffrir.

Alors que les artisans japonais travaillaient sur des bateaux en mer pour maintenir les conditions d'humidité nécessaire, Eileen Gray reconstitue cet environnement dans la salle de bain de son appartement parisien, du moins au début. En 1910, elle crée un atelier pour Sugawara et elle-même au dernier étage du 10, rue Guénégaud, non loin de la Seine et de son appartement. après avoir acquis les compétences nécessaires, elle commence à réaliser des paravents et des meubles (sièges, tables, dessertes, cabinets, bureaux et lits) fabriqués selon ses directives par un ébéniste du voisinage. Elle ne se limite pas au mobilier, et dessine des plats et des coupes aux formes simples et remarquablement réalisés. Elle expérimente diverses couleurs et textures pour obtenir de nouvelles tonalités de bleu et pratique des incrustations de particules d'or et d'argent (maki-e), de plaques de métal (hyomon), de feuilles d'or (chinkin), de coquille d'oeuf ou de nacre (raden). Plus novatrice est l'application de sable et de gravier sur ses paravents, sans oublier ses essais avec du papier à cigarette.
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