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3.64/5 (sur 11 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Paris , 1952
Biographie :

Caroline Sagot-Duvauroux est une poétesse française.

Elle est comédienne de théâtre avant de se consacrer à la peinture et à la poésie.

Elle a réalisé de nombreuses expositions personnelles et collectives, en France, en Allemagne, en Suisse, en Belgique, en Autriche, en Italie ; a collaboré à des revues et à plusieurs livres d'artiste et a fait paraître de nombreux livres.

Elle a créé, avec le libraire et éditeur Michel Anseaume, la maison d'édition Les Ennemis de Paterne Bourrichon.

En 2012, elle est écrivain en résidence à la Maison Julien Gracq. Elle est en résidence à la Maison de la poésie de Rennes et Région Bretagne du 4 octobre au 29 novembre 2017.

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Veronique Vasiliou & Caroline Sagot Duvauroux avec Sophie Joubert.


Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
L’eau puissante ?


Que sait-elle du fracas qui l’attend ? N’est-elle puissante que pour ce fracas-là si le fracas ne s’attend de la puissance ˙ Mars à fracas le ventre est sourd le mois de mars ˙ La boue remonte champs ardents˙ Toutes les choses sont belles toutes les choses sont loin ˙ Entre elles et moi le malaisé la grande envie d’enlisement ˙ Dans l’eau profonde les rives c’est trop loin ˙ On a roulé le long d’un quai ˙ Pas vu l’enfant décapité sous les brindilles ˙ Tu mens tu t’arranges ˙ Quelle drôle de honte confuse et vindicte ˙ Non pas le pas qui manque le joli pas dont on fait le poème ˙ Non, le loupé le petit truc faux et l’énorme tristesse ˙ Un scrupule dans l’eau puissante ˙ Va-t-elle éternellement se briser sur le même rocher ? que l’écume voudrait remonter pour aller dire à l’eau puissante arrête-toi un barrage est à deux pas ˙ Ça coule de source et ça grossit jusqu’au barrage et se brise ˙ L’énorme ça qu’on barre ˙ On devient barrage que ça submerge et ne renverse pas ˙ On devient barrage maigrissant pour ça qui coule peur puissante et langue emportée qui s’écroule dans une flaque ˙ Le requin si je tends la main ˙ Il faut se taire mais peut-on répéter sans cesse il faut se taire dans le fol enchaînement du torrent ˙ L’âme est la peur augmentée du rêve qui sait que la peur est juste et que le silence est part close de la peur qui ne sait plus déborder jusqu’au défi ˙

          Que dit l’herbe pointue du silence qui annonce                                               l’orage ?
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ÊTRE SERAIT-IL LE REFLET D’UNE HYPOTHÈSE… ?


Extrait 2/4

Restait un corps, écrit Dumas à la fin de Bragelonne, dieu avait rappelé les âmes


Des mots un peu vides cherchent un ordre de bataille autour du vide. Serait-ce l’absence ?


L’absence peut-elle ce que la présence récolte à la syntaxe ?


Tu, ne sera jamais dit je. Jamais !


Tu oriente, je va. Tu est un nom je n’est qu’un verbe. Tu implique je qui n’implique pas tu. Tu est un nom, je nomme. Je est un pronom que tu prénomma. Je t’ai nommé tu. Tu ne m’as pas nommée je. Tu est le lieu que je légenderait en disparaissant. En tu j’appareille, en je tu échoue


Racontait-il…
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Mais avant


Extrait 1/2

L’apocalypse a tournoyé sur le plateau mais quoi révéler sur une main nue retournée. S’en est allée révéler l’avalanche aux jeunes glaciers. Il n’y a rien à révéler, là, c’est fait. Des simples, et la Vieille posée toute montrée, mamelles et fente, avec dressés très nus des désirs monstrueux. L’épaisse croûte a berné les apocalypses. C’est là que le dragon s’est réfugié. S’est enfoncé parmi les dracs et les saintes. Sous les mains voleuses des chardons baromètres et les cheveux d’ange qui parapentent dans le vent, se tordent et se détordent sur le Buffre et plantent leur légèreté renouvelable de la pointe d’une plume. C’est un fruit de plume. Malin. Le Buffre signifie battu des vents, c’est là qu’on a dégotté la piaule pour qu’elle raconte. Pour que la parole cherche avec nous ce qu’on peut bien chercher ici et elle aussi. S’est enfoncé le dragon dans le Méjan avec la complicité de la Vieille turpide, laissant à l’air libre un trou feuilleté par les nuages. Le livre d’heures de son ermitage. Dans le cul du monde. Dessus le Villaret. Une bibliothèque de pierres tranchées page à page par l’érosion d’un grand récit inutile à redire. Ciel dévorant un bout du calcaire ou lames de mer recrachées par les portes minérales et séchées illico par les vents tranchants. Le tout parfaitement anonyme. L’érigne d’angoisse et les crocs de folie s’émoussent sur l’anonyme. Seul l’anonymat fait des miracles. Quand un petit futé d’église retrouve au XIIIe siècle la tombe anonyme d’Énimie, c’est fini les miracles. Sont remplacés par un nom de sainte et le pouvoir de l’église sur l’économie….
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ÊTRE SERAIT-IL LE REFLET D’UNE HYPOTHÈSE… ?


Extrait 1/4

Être serait-il le reflet d’une hypothèse qui comprend le toucher la vue ou l’ouïe ? seul je touche et voit puis nous buvons au reflet


Je fut-il le verbe d’aime dont tu fut le sujet ?


Et peut-être d’aller car nous allions plutôt que nous n’étions


Se taire ? je se taisant ne tait pas grand-chose d’autre qu’aller si du moins grand-chose fut aller


D’œil et d’oreille et d’aventure
si d’aventure nous fûmes…
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BAIE…


Extrait 2/2

Tapon d’Avant.

Scande le terrible, canto, que le rodado rime.

Versification du perdu : une voix
passe au temple chu.

Le chergui chaule une fin de partie
                verse un boisseau de poussière sur l’irrégularité.

Le zéphyr et la burle ?
Tombent au chergui.

C’est un silence que ramasse l’enfant.

(La tempête en forêt cachait ce qu’un enfant seul cherchait, ramassait, puis cachait à nouveau dans ses pas pour inventer au rapt un chemin jusqu’à ses rêves empêchés. La tempête ? Intrépide, l’enfant s’offrait au ravisseur. Récit.)

Délivre-moi des traces où j’ai posé les cantos.
                El dit je suis sans trace. Elle dit mes labours à l’écart.
                Me soient moisson dit El. Non, dit-elle, l’âne et le peu de son.

[...]
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JE DISSONE…


Extrait 1/2

Je dissone. Vous ignorez qu’outre mesure un chant
bat.

Je me délivre de l’étreinte nauséeuse du logos.
Le rouge est ma couleur, celle du règne animal, celle
de la vie par dévoration et par abomination. Je
tranche ma gorge sans revendiquer l’oiseau car
empoisonnée je le fus dès ma naissance par naître.
Que la langue des poètes protège encore un temps le
rouge-gorge. Je suis le clou dans l’être. Je suis
immunisée contre les sirènes, l’intelligence et autres
poisons. Rendez-moi la lune.
Je suis crapaud.


                        piurie* de bouche ils ont pensé


Je suis le lieu sauvage où la femme a fui l’apocalypse.
Le dragon vomit le fleuve mais je m’ouvre et
l’engloutit. Alors le dragon s’attaque à sa
descendance et c’est vous….

* PYURIE : Présence de pus dans les urines. Caroline Sagot Duvauroux a bien écrit piurie.
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     D’où :

     Buffres, bulbes, baies et baies, la douleur est
     akène. Ai-je dépassé par inadvertance la
     lettre A[nseaume] ? Non, je la retrouve indéhiscente,
     petite drupe roule encore, veux-tu, du ficus
     jusqu’à !

d’où :

et

                                  par inadvertance
non encore


                                 oui t’appartient
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BAIE…


Extrait 1/2

Baie. Quelle

Baie.

Limbes et l’Aube à Tanger.
Deux marges de l’enfer

bougent

avec cantos roulés d’oubli des bâtisseurs.

Le canto.
Galet roulé de socle — ce fut le temps ! —
Rien de racine : un souffle
                                allié du sable et du sel.

Le façonnier du canto.

Vent l’ouragan jusqu’Ici
l’a rodé d’hier à là-bas
froissant la voix des roches sous
                            la peau liftée d’une mesure.

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Mais avant


Extrait 2/2

On écrit parce que tout est là qui dit avec le silence en plus. On écrit parce qu’on n’a plus besoin de dire et que j’écris dit j’y suis. La vie n’est pas en moi je suis en vie, je trace mes bords dans le sens inconnaissable parmi les os blanchis par l’eau trimère, l’adonis d’été comme une goutte de sang venue d’orient, le dompte venin, la grande rue, l’œillet rose et les sépultures. Les filles qui ramassent la lavande autour de ce fracas-là ont les jambes griffées de grimoires. Mais la nuit est trop sombre au retour de lavande pour qu’elles déchiffrent aux griffures le grimoire. Peut-être n’y pensent-elles pas. Elles ont faim. C’est pourtant ce qu’elles cherchent, la trace sur elles de vivre et son étrange amour de mourir.
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Je peux tirer quelques phrases heureuses, quelques trouvailles, les recueillir. Mais la lame de fond ! qui démantèle tout ce qui se présente avant même que le corps se dépouille de l'annonce, corps du récit, corps du pamphlet, corps du poème, corps, corps, corps, jusqu'au corps du Christ ! Mais la lame de fond, l'étrange broussaille de sensations, analogies, qui afflue Devant. D'où la pensée lèvera peut-être, non préalable. Le minotaure invisible, le déferlement souterrain des apories qui fend les jarrets du grand récit, la lame de fond, si je ne sais la dire je ne peux la dédire. Et je ne sais la dire, alors je laisse flotter au bord du néant des friches de langues ou d'histoires qui s'entêtent comme du chiendent .
 
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