Carrie Ann Ryan

Chérie, tu n’as pas besoin de me mentir. Je sais que tu n’as rien de prévu. Qui voudrait être avec toi ? Maintenant, habille-toi et porte quelque chose que j’ai choisi pour toi. Ça ne te fera aucun bien d’avoir l’air d’une traînée devant Richard. Tu dois avoir l’air pudique tout en t’assurant que ta poitrine soit bien remontée. Il aime les seins. Une fois qu’il verra ce que tu as, ce qui n’est franchement pas grand-chose, tu pourras utiliser tes ruses de prostituée pour qu’il te passe la bague au doigt.

Je ne comprends pas pourquoi tu agis de la sorte. C’est comme si tu avais oublié ton éducation. J’ai passé des années à te former et regarde-toi maintenant. Tu es inutile. Tu aurais pu te marier jeune à Richard. Il vient d’une bonne famille. Maintenant, regarde ce que tu as fait. Tu n’es rien d’autre qu’une comptable qui dort autant qu’une traînée.

Elle s’appuya contre lui, son corps se détendant. Il glissa sa main sur sa robe pour atteindre ses fesses et les serrer. Oh oui, une bonne poignée. Sa langue s’emmêla avec la sienne et elle s’ouvrit plus largement, gémissant.

Bien sûr, il voulait apprendre à la connaître, mais pour le moment, le doux silence leur convenait. C’était comme s’ils se connaissaient depuis bien plus longtemps que quelques heures.

Shea était encore plus sexy que dans son souvenir et il se souvint de chaque détail qu’il avait remarqué la veille sur elle.
Elle portait une robe blanche avec l’une de ces coupes qui passaient juste au-dessus des épaules, mais qui montraient tout de même un peu de peau et lui donnait un air sacrément alléchant. Elle portait un cardigan d’un rose clair qui couvrait une grande partie de ses bras, ainsi que des perles.
Des putains de perles.
Pas très grosses, mais nom de Dieu, elle était classe.
Sa robe était serrée autour de sa taille et ses hanches, mais élargie au niveau des genoux. Ses jambes étaient vraiment délicieuses avec des chaussures roses à talons hauts et effilés.

Je veux juste te faire comprendre que cette femme a un bouclier si fermement enroulé autour d’elle que je n’ai même pas pu voir au travers et tu sais que je suis vraiment douée pour ça. Tu vas devoir briser la glace si tu veux apprendre qui elle est. Et comment ça tu penses que tu n’es pas assez bien pour elle ? Tu n’as jamais été du genre à ne pas avoir confiance en toi, Shep. Que se passe-t-il ?

Il s’était vraiment impliqué dans son œuvre et il avait fallu une heure de plus qu’il ne l’avait prévu. Il était déjà sept heures et quart. Il n’aurait pas le temps de rentrer chez lui pour prendre une douche rapide.
Merde.
Il n’avait pas eu envie de ressembler à un loser en sueur pour son rencard, mais elle allait devoir prendre ce qu’elle avait. Après tout, il n’était que Shep. Il allait devoir être suffisant.

Shea.
Nom de Dieu, il adorait cette femme douce comme de la soie et pourtant cassante comme de la glace. Pourtant il ne la connaissait pas plus que grâce à quelques mots et quelques contacts physiques.
Quelque chose devait clocher chez lui. Il n’avait jamais été attiré par une femme comme elle.

Généralement, il attendait pour créer l’ombre, mais il voulait s’assurer que ce ne serait pas trop sombre puisque l’orange vibrant et les rouges devaient bien ressortir sur le tatouage final.

Elle avait besoin d’apprendre à utiliser des phrases complètes, sinon il allait penser qu’elle était une véritable idiote.

Elle avait toujours aimé les tatouages. Elle aimait l’allure des gens qui en portaient. Elle trouvait que les tourbillons, les couleurs sombres, les ombres étaient sacrément sexy. Elle s’était toujours dégonflée avant de le faire. Mais maintenant, elle en avait envie.

J’aime les femmes guindées. Je t’appelle dans un moment et on pourra parler de ce qu’on va faire et de la manière dont je vais t’aider à trouver le tatouage parfait.

Une étrange jalousie s’insinua lentement en elle. Elle ne voulait pas être l’une de ces femmes qu’il apprenait à connaître avant de leur faire leur tatouage et de les laisser tomber.
Eh bien, zut alors, elle passait pour une folle maintenant.
Il effleura sa joue du bout du doigt et elle retint un frisson.
— Je n’ai jamais rien fait de tel, auparavant, dit-il doucement. Je marque la peau des gens pour toujours. C’est toujours intime. Peu importe si je ne connais pas tout sur eux ou si j’ignore ce qui les branche. Je sais ce que le tatouage signifie pour eux, au moins un minimum. Je ne peux pas juste rester planté là à te regarder prendre une décision que tu pourrais regretter.

Tu devrais aussi rester parce que, malgré les vêtements que tu portes, la coque de glace que tu as créée autour de toi et la peur dans tes yeux, tu as tout de même eu le courage de franchir ces portes. Comprends-moi bien, nous ne faisons pas si peur que ça, à la boutique. D’accord, peut-être que c’est le cas de Caliph, mais autrement, c’est bon. On ne te ferait pas de mal et nous ne sommes pas les marginaux que tu imagines après avoir vu des films ou autres conneries du genre.

Elle était presque incapable de faire sortir ses mots. Elle perdait son calme et elle le savait. Elle n’aurait pas dû venir. Elle serra son sac contre son corps et leva le menton. Elle allait juste devoir quitter la boutique.
Il n’y aurait pas de seconde chance pour elle. Elle avait été stupide ne serait-ce que d’envisager de venir ici et de faire quelque chose de si radical sur son corps.

D’habitude, elle n’avait pas de problème pour parler intelligemment, mais apparemment, se tenir devant un homme bien trop attirant avec les nerfs en pelote après avoir envisagé de se faire un tatouage était trop dur à supporter pour elle.

Elle portait une jupe-crayon grise, avec un haut rose clair et une veste grise. Ses talons étaient modestes, mais bon sang, ils rendaient ses jambes vraiment sexy.
Elle ressemblait à l’assistante ou à la comptable de quelqu’un.

Il avait besoin de travailler. Il n’avait peut-être pas de rendez-vous ce jour-là, ce qui était rare pour lui, heureusement, mais il y aurait sûrement des clients venant spontanément.

Je crois qu’on atteint juste l’âge où on devient trop vieux pour trouver ce qu’on veut et qu’on doit le découvrir d’une façon ou d’une autre.

Cette gamine devait avoir à peine la vingtaine, et encore. En aucun cas, Shep ne franchirait cette frontière de l’âge, même si la fille était vraiment canon, ce qui était le cas de celle-ci.
Il avança vers l’une des tables, à l’extérieur du café, et s’assit avec sa tasse, pas encore prêt à retourner au travail. Merde, s’il pensait qu’une gamine de vingt ans était canon, peut-être qu’il avait juste besoin de s’envoyer en l’air. Cela serait peut-être la réponse à tous ses problèmes, même si une longue nuit de sexe contre le mur n’était sûrement pas suffisante pour changer son humeur. Le fait qu’il ait explosé face à ce gamin stupide lui indiquait que la situation était tout sauf bonne.