Carrie Mac

Un gros merci aux éditions Ada pour m'avoir fait découvrir un de mes premiers romans de science-fiction. Il ne s'agit pas d'un genre que j'ai l'habitude de lire, car quand on me propose plusieurs choix, je me dirige habituellement davantage vers des romans contemporains ou jeunesse. Cependant, Le projet Gryphon m'a agréablement surprise.



Concernant le style de l'auteur, il est évident que le roman, par sa structure des phrases et le vocabulaire choisi, s'adresse principalement à un public adolescent. Cela ne veut pas dire que les adultes vont s'ennuyer, au contraire, mais que pour eux, il se lira plus rapidement. C'est un roman riche en messages subliminaux; c'est-à-dire que sous les éléments tirant vers la science-fiction, il y a souvent des réflexions sociales et juridiques. Les titres des chapitres sont très bien adaptés au contenu. De plus, ce roman mélange les genres de façon extraordinaire. On y retrouve le côté jeunesse bien évidemment, mais on y retrouve aussi de la science-fiction dans le processus de renaissance des personnages et un côté policier dans le mystère qui entoure les absences répétées de Gryphon.



L'auteur à davantage misé sur une description du caractère des personnages plutôt que sur leur physique. Car c'est précisément dans le changement des habitudes de Gryphon que l'intrigue sera menée. Je considère par contre qu'il y a deux héros dans cette histoire. Il y a Gryphon, qui est la cause de l'intrigue et Phoenix, sa soeur, qui cherche à percer le mystère des absences nocturnes de son frère et de son soudain changement de comportement. Carrie Mac s'épanche beaucoup sur les émotions de Phoenix qui espère désespérément des réponses à ses questions que les amis de Gryphon refusent de lui donner. J'ai bien aimé la plus jeune soeur, Fawn, qui à l'âge de l'insouciance, mais qui sait tout de même qu'il se passe quelque chose d'inhabituel autour d'elle. Les parents de Phoenix et Gryphon sont de vrais phénomènes. Son père et très religieux et associe les événements à la volonté de Dieu alors que sa mère veut absolument protéger son garçon et est plutôt hystérique quand elle se fâche. Heureusement que Phoenix a sa meilleure amie Nadia avec qui elle peut partager ses inquiétudes avec modération, car elle se retrouvera, malgré elle, à devoir lui cacher des faits importants.



L'intrigue est très bien menée. Au début du roman on a un aperçu du vrai Gryphon avant que son caractère ne change. C'est donc un bon point de repère pour comprendre son évolution par la suite. Ses amis refusent tout le temps d'informer Phoenix sur les circonstances du décès de Gryphon. Crysalid, le service d'administration des renaissances, refuse de le ramener à la vie car ils croient à un suicide. Phoenix tente de comprendre comment ils en sont arrivés à cette conclusion, car elle sait que son frère n'a pas pu faire ça. S'ensuit des recherches qui feront ressortir des vérités surprenantes. Le concept de renaissance fait partie intégrante du coeur du roman. Il soulève la question des classes sociales entre les gens qui n'ont aucune chance de renaître et ceux qui vivent dans des quartiers riches et possèdent trois chances. On retrouve le clivage entre les riches et les pauvres et les frustrations que cela entraîne. Les lois sont nombreuses chez Crysalid, car la personne décédée doit être évaluée avant de renaître. La justice peut parfois être injuste et inflexible et c'est ce que ce roman soulèvera à travers les réflexions et les sentiments de la famille de Gryphon. J'ai vraiment eu un hoquet de surprise lorsque j'ai compris la raison des absences de Gryphon. J'étais vraiment loin de m'imaginer un phénomène comme celui-ci! Pourtant, j'aurais du m'en douter avec les confessions que son ami Saul a fait à Phoenix...Je laisse le suspense pour ne pas en révéler trop!



Ce que j'ai le plus aimé dans ce roman c'est la façon dont l'auteur parvient à conserver le mystère et que le lecteur ne sait vraiment rien avant la toute fin. Pourtant, une fois qu'on le sait, on se dit qu'on aurait pu en déduire quelque chose avec les indices qui sont fournis par un des amis de Gryphon.



Ce que j'aurais par contre apprécié c'est que l'auteur aille plus en profondeur dans certains passages du roman. J'ai trouvé que certains moments importants sont passés trop rapidement, surtout la fin, au cours de laquelle les actions se précipitent. Je suis un peu restée sur ma faim, bien que l'élément de surprise était présent.



Je suggère ce roman à tout ceux qui désirent une lecture jeunesse divertissante!

Un roman sur la violence de l'adolescence et des adolescents qui frappe fort. Bizutage, harcèlement, homophobie, viol, voilà les quelques thèmes abordés! Un roman sur l'influence des uns sur les autres, sur la faiblesse face au groupe, la lâcheté qui touche les ados et les adultes mêmes. Ces derniers sont en effet pour le moins absents de l'histoire, incompétents, aveugles, un jugement aussi critique que celui porté sur l'adolescence. Il est dommage que la psychologie de certains personnages n'est pas été plus développée mais dans l'ensemble on s'attache aux personnages ou on les hait. Une lecture dont on se souvient.

Ce livre est assez pesant à sa lecture,peut-être pas assez.

Les émotions de April (la fille qui est harcelée par la bande de Beck) ne sont pas assez retranscrites,on se sait pas vraiment ce qui se passe dans sa tête. On suit la vie d'une fille (Zoé) qui se fait tout d'abord enrôler dans la bande de Beck mais qui voudra la quitter et en paiera la prix.

La traduction est un peu limite des fois. Je ne recommande pas vraiment ce livre mais si vous tombez dessus lisez-le, ce ne sera pas du temps perdu.

Lecture jeune, n°122 - Zoé, lycéenne de seize ans, vient d'arriver avec sa mère, lunatique et irresponsable, et sa petite soeur dans une petite ville de l'ouest du Canada. Très vite elle est happée par une bande dirigée par Beck, véritable tyran, cruelle et perverse. Leur souffre-douleur est April, surnommée « Dog » à cause de son amour pour son chien et parce qu'on la traite comme tel. Il faudra du temps et du courage à Zoé pour se révolter, alors qu'elle s'est crue forte en supportant d'être marquée au fer rouge pour faire partie de cette bande infernale. Quand April est laissée mourante sous les coups et les brûlures et que son chien est tué, Zoé se décide enfin à appeler la police. Ce récit angoissant jusqu'au bout fait très bien apparaître les ressorts d'une bande : soumission à un chef, bêtise, cruauté et lâcheté (celle des membres du groupe comme celle de ceux qu'elle menace). Les adultes ne sont pas ménagés non plus : religiosité bébête, morale hypocrite, refus d'affronter la vérité, égoïsme. Ni Zoé ni ses amis, ni les parents ni les professeurs ne sont tout à fait coupables ou innocents. Un roman parfois insupportable, mais allégé par l'amitié, l'intelligence, l'humour de Zoé et des trois garçons qui lui viennent en aide, l'affection des petits frère et sœur, la volonté de s'en sortir. Voilà une œuvre complexe et forte qui fait réfléchir et prend les adolescents au sérieux. Réseau de lecture : sur le même thème, on pourra recommander Sa Majesté des mouches, de William Golding (Gallimard jeunesse, coll. Folio Junior, voir LJ n°95), Petit comique deviendra grand, de Jonas Gardell (Gaïa, voir LJ n°105) et Faire le mort de Stefan Casta (Thierry Magnier, voir LJ n°112). ndlr Gilberte Mantoux