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Citation de Charybde2


Soudain le Colosse s’ébroua.
– Qu’est-ce qu’il y a ? s’inquiéta Catalina.
Il chuchota :
– Ils sont là…
Le fleuve coulait en bordure des barbelés.
Il coulait une eau saumâtre, baignée d’anguilles, une eau de cochons qui scintillait pourtant sous les feux des spots. Et ils arrivaient des quatre coins de nulle part, moitiés d’automates attirés par le flux… Ils arrivaient par groupes pressés, ça se bousculait jusque dans les derniers rangs, les plus fanfarons prédisaient des miracles, vingt, trente pour cent, des miracles bénéfice pour tous qui en valaient la chandelle, des miracles garantis qu’ils espéraient tellement, et si toutes leurs petites actions mises bout à bout ne faisaient pas un geste capital, ils espéraient au moins tirer leur épingle du jeu.
Ils en voulaient.
On les avait programmés compétition.
Ils en voulaient.
On les avait programmés capital spermatique.
Ils en voulaient encore.
On les avait programmés spéculateur précoce.
Ils en voulaient à mort !
– Oh, non…, souffla-t-elle. Non, n’y allez pas !
Mais les affamés n’écoutaient pas : ils se précipitèrent vers l’eau du fleuve qui croyaient-ils coulait pour eux, et y plongèrent leurs mains avides.
Oh ! oui ils en voulaient, ils en voulaient vite ici maintenant, et que si c’était bon pour eux, c’était pas mauvais pour les autres…
Évidemment, ils ne comprirent pas tout de suite : c’est quand ils ressortirent leurs mains de l’eau noire et les virent lacérées, qu’ils commencèrent à crier.
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