Citations de Catarina Viti (61)
...ma vie doit ressembler à un courant tranquille. Je dois savoir ce que me réserve la journée qui vient, je ne veux plus entendre la radio me raconter une quelconque atrocité, ou une injustice ordinaire. Je dois me préserver et, dans le même temps, je m’aperçois que je ne suis plus capable d’éprouver d’émotion, bien que ce soit tout à fait paradoxal, c’est ainsi que je vis les choses.
On ne guérit pas du psoriasis, déclamait tel homéopathe. On n’en guérit pas avec des remèdes, en tout cas. Mais un tel pensait, au contraire, qu’un extrait organique acheté en Suisse à prix fou serait en mesure de vaincre le mal.
J’ai juste envie de vivre tranquille en faisant ce que je sais faire. »
Toutes ces personnes dont la fréquentation nous use, nous fatigue, nous déprime, nous fait perdre confiance. On ne se doute de rien, on n’imagine pas une seconde que ces gens soient des voleurs d’âmes, eux-mêmes l’ignorent d’ailleurs ! Ils ne réalisent même pas qu’ils se nourrissent de nous, de notre énergie. C’est leur manière de vivre aux dépens d’autrui comme des parasites. Au temps ancien, on faisait mention de mauvaises personnes s’emparant par ruse d’une âme pour satisfaire ses propres envies.
« De nos jours, dans ce pays, on ne sait plus ce que c’est que manger. Les gens se nourrissent, grignotent, suivent des régimes ou se gavent, mais manger est une chose sacrée et je crois qu’il faut avoir eu faim à mourir pour comprendre ce que je veux dire. J’aime le foie gras, déclara-t-elle emportée comme s’il s’était agi d’une profession de foi, le très bon foie gras, et le vin. J’aime aussi le poisson grillé, le loup, la daurade. J’adore la cuisine italienne, les macaroni al sugho, le ragù, le vrai parmesan !
« Pour aller de l’avant, il est des circonstances où l’on doit faire le vide. Penser devient impossible et ressentir, trop douloureux. »
« Ce que vous appelez la mort n’est ni inerte ni figé mais, se décline en phases d’intensité et de durée variables. La vie ne s’arrête pas, elle se transforme. "Rien ne se crée, rien ne se perd, tout se transforme", n’est-ce pas ? Vous devez absolument sortir de cette dualité. C’est une représentation non seulement horrible, mais idiote, stupide, ridicule, un affront à l’intelligence. »
Un monde identique au nôtre, mais plus beau et harmonieux, fait d’ordre et d’équilibre. Un espace où les sensations sont plus vives et plus profondes que sur Terre, où l’on vit comme débarrassé de son corps…
En fin de compte, la vie s’apparentait davantage à une série d’impressions composites, juxtaposées au hasard. Déchiffrer le sens de ce qu’elle avait vécu était une gageure, et se faire une idée d’elle-même était devenu impossible. La réalité était que tout change tout le temps, sans pause, sans trêve comme le ciel change de teinte du matin au soir ; un jour saturé de nuages, et vierge le jour suivant, et on y peut rien.
« L’aide à apporter est parfois très simple. L’encourager à enjamber un ruisseau, à traverser une mare, mais parfois la tâche peut aussi s’avérer délicate. Il faut, dans certains cas, l’encourager à s’embarquer, à manœuvrer un voilier, à marcher sur l’eau ou nager jusqu’à l’horizon. C’est ce que j’aurais aimé que vous fassiez tout à l’heure pour Matteo.
Dans le cadre de sa Science, cette lumière intérieure traversant la pupille revêtait un sens tout particulier : la manifestation de l’Esprit universel dans l’être humain. Un phénomène que nous définirions comme une incursion de l’inconscient dans le conscient.
Ce monde est tellement attractif que vous n’avez plus aucune envie de fréquenter vos semblables. Vous croyez perdre un temps précieux en leur compagnie.
J’ai besoin d’être seule. La présence des autres m’agace, j’ai l’impression de gâcher mon temps. Je trouve les gens amorphes. Il faudrait pouvoir se parler de ce qui a du sens, au lieu de ça, on bavarde.
Que nous imaginons la mort comme une chose immuable. Identique pour tous. Mais ce n’est peut-être pas vrai. Il y a peut-être autant de manières mourir qu’il y a d’êtres sur Terre. Il n’existe peut-être pas un modèle unique.
Les rêves ne sont jamais idiots. Ce sont des mises en scène de notre inconscient. Le rêve que vous avez fait dans ces conditions a forcément une grande signification pour vous.
La vie n’était plus un dû. Elle était soudain devenue un privilège dont l’octroi était laissé au bon plaisir du prince. La moindre parcelle de souffle était devenue une terre à défendre, à contenir.
À défaut de savoir "vivre normalement", réussir à respirer avec naturel et rendre à son visage une apparence habituelle.
La tristesse était une émotion différente. Même si par moments elle s’autorisait à lâcher deux larmes, la tristesse était bien autre chose. Une forme de démission. La croyance que le gris du monde s’est arrimé à l’âme. Ce n’était pas du tout ce qui se passait, en elle où régnait un doux silence parfois accompagné d’une musique sereine.
« Quand on travaille à deux, tout va plus vite », disait-il, souvent. Il disait vrai, à deux on a plus d’énergie, on s’entraîne, le rythme de l’un soutenant le rythme de l’autre. Mais elle avait dû apprendre à faire sans la magie du deux.
Mais il est vrai que la terre insuffle un rythme particulier aux corps et à l’esprit de ses gens. Contre elle, rien ne sert de s’agacer, de vouloir brusquer le cours des choses. La terre ne mesure pas le temps.