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Citation de RuhaudEtienne


CELLE QUI A TOUTES LES GRÂCES

à C.A.

Il me souvient d’avoir aimé passionnément

Une enfant aux boucles blondes avec qui je me battais

En jeux cruels violents deux garçons mais avoir vu en toi

Mon enfant douce dans la tendresse infinie de mes bras

En berceau quinze ans j’avais à ta naissance mon lever du soleil

Ton drame intime l’abandon le deuil et bientôt tu auras un petit frère

Aux boucles blondes comme toi. Tu es l’enfant que j’ai choisie

Choyée tu étais si petite encore quand je suis partie, douze ans

Et moi de me débattre avec la maladie et t’avoir laissée

sans un mot

La culpabilité d’avoir rompu un lien si fort

poignardée de lumière

D’avoir eu la chance de te voir grandir.

L’éclosion d’une intelligence

Si précoce tes voyages plus tard la vie en Chine,

aux États-Unis

Ta curiosité, tes livres, à pas même trente ans énarque

la femme

Que tu es devenue loin de moi.

Il n’y a pas deux êtres plus différents

Mais tu me bouleverses, je te comprends si belle

ton front baudelairien

Le mien mon sang toutes deux d’avoir foncé

nos cheveux bouclés

Ne jamais parler de toi et toujours l’ouverture du coeur

pour l’Autre

Être si jolie et le savoir si peu tes grands yeux verts

soulignés de bleu

Ta présence inouïe quand tu les plantes dans mes rétines

Passant par les lésions tu m’habites et je ne vois que toi.

La petite enfant qui me servait d’alibi pour fumer secrètement

Et toi m’avoir promis le secret puis m’avoir dessinée

la clope au bec

Les secrets font du mal aux petites filles (p. 25-26)
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